Le matin on est Charlie. La main sur le cœur, on défend la liberté d’expression et le droit au blasphème. Le soir, on envoie les flics contre des manifestants qui fêtent joyeusement la mort d’un antisémite, tortionnaire et raciste qui a ramené l’extrême droite au premier rang en France.
Bien souvent, dans l’histoire, la mort du tyran déclenche la liesse populaire. On dit que dans l’heure qui a suivi la mort de Franco le 20 novembre 1975, on avait déjà bu tout le champagne de Barcelone. À Santiago du Chili, on se souvient des énormes feux de joie pour la mort de Pinochet en décembre 2006.
Mais c’est sans doute l’enterrement de Margaret Thatcher, le 8 avril 2013, qui a été salué par les marches et les manifs les plus joyeuses sur l’air de « Ding-Dong ! The witch is dead » [1] et par un tas de chansons reprises en chœur comme I’ll Dance On Your Grave, Mrs Thatcher de John McCullagh [2].
À Goldthorpe, dans le Yorkshire, une région de mines massacrée par Thatcher, le cercueil de la sorcière était balancé dans un grand feu de joie et de chansons : « qu’elle pourrisse en enfer ! ».
Dans cette région, chère à Ken Loach, on ne confond pas blasphème et lutte de classes.
Voilà notre reportage de l’époque. Juste histoire de donner des idées à notre belle jeunesse.
Programmation musicale :
– Pete Wylie & The Mighty WAH ! : The Day That Thatcher Dies
– Billy Bragg : Thatcherites
– NOFX : Ronnie & Mags
– The Creation : Making time