Migrants. L’Italie ne fait que mettre en œuvre le programme européen

Italie : expulser les Roms à coups de pelleteuses !

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Emir Kusturica, Le Temps des Gitans, 2h12, Yougoslavie, 1989

« Expulser les Roms à coups de pelleteuses. » Un dingue raciste après quelques bières ? Non, c’est Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien lorsqu’il était en campagne. Patron de la Ligue du Nord, aujourd’hui ministre du gouvernement d’extrême droite qui vient de prendre le pouvoir en Italie, il déclare : « et maintenant, on va recenser tous les Roms, sauf les Tziganes italiens car ceux-là, on doit malheureusement se les garder ».

Il y a dix ans, nous vous avons présenté une série de reportages : « Italie, laboratoire du pire ? » Nous insistions alors sur le point d’interrogation. L’actuel gouvernement italien vient de le supprimer. Le plus inquiétant, c’est que l’Italie ne fait que mettre en œuvre le programme européen. La France d’Emmanuel Macron ne s’est guère empressée d’accueillir les naufragés de l’Aquarius. Pour la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, profondément choquée par le traitement des migrants, « la République bafoue les droits fondamentaux », dans un avis à venir révélé par La Croix [1]. Pour masquer l’échec de sa politique néo-libérale, l’Europe se ferme et s’emmure depuis 20 ans. Mais qu’allons-nous devenir si un sang impur n’abreuve plus nos sillons ?

[RADIO] Italie : expulser les Roms à coups de pelleteuses ! [3 décembre 2008]

Un reportage de Daniel Mermet et Francesco Giorgini à Opera, diffusé la première fois sur France Inter le 3 décembre 2008.

Programmation musicale :
 Balkan Beat Box : Red Bula
 Gipsy.cz : Romano Hip Hop
 Rona Hartner : Disparaitra

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.