« UN BICOT COMME ÇA, ÇA NAGE PAS ». Le 26 avril, une vidéo montrait de nouvelles violences policières et des insultes racistes contre un homme qui s’était jeté dans la Seine pour échapper aux policiers. L’affaire est montée jusqu’au ministre de l’Intérieur et deux policiers ont été « suspendus ». Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Nous avons retrouvé la victime. Il s’appelle SAMIR, il témoigne :
RETOUR SUR LES FAITS
Le 26 avril, à deux heures du matin, à L’Île-Saint-Denis (93), un homme poursuivi par la police s’est jeté dans la Seine. Selon une vidéo tournée par un témoin, l’homme, une fois repêché, a fait l’objet d’insultes racistes et de violences policières : « UN BICOT COMME ÇA, ÇA NAGE PAS ! » ou encore « T’AURAIS DÛ ACCROCHER UN BOULET AU PIED ! ».
Dans un message adressé à l’AFP, la préfecture de police a affirmé saisir l’Inspection générale de la Police nationale afin de « déterminer l’identité des auteurs des propos entendus ».
Selon la préfecture, les policiers intervenaient dans le cadre d’un vol en réunion.
Selon les premiers éléments obtenus, « l’homme a été conduit à l’hôpital après sa chute dans la Seine », a déclaré la procureure de la République de Nanterre Catherine Denis, selon qui aucune plainte n’a été pour l’heure déposée.
Selon la magistrate, les policiers intervenants n’appartiendraient pas au commissariat de Villeneuve-la-Garenne, comme l’affirme la vidéo, mais dépendraient néanmoins de la Direction territoriale de la sécurité de proximité des Hauts-de-Seine.
Éric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, a réagi en rappelant les massacres par noyade du 17 octobre 1961 dans ces mêmes lieux :
PAR LA SUITE :
Deux policiers ont reconnu avoir tenu des propos racistes. Ils ont été suspendus. Suspendus et non révoqués. Les coups et violences subies ne sont pas évoqués.
L’homme maltraité, âge de 27 ans, serait de nationalité égyptienne. Hospitalisé après sa chute, il a été ensuite placé en garde à vue. Il a été remis en liberté. L’obligation de quitter le territoire a été prononcée. Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est indigné et a promis de faire toute la lumière sur les faits [1]. La Ligue des Droits de l’Homme et SOS Racisme ont porté plainte.
Le préfet de police de Paris a demandé la suspension de deux policiers mis en cause pour des propos racistes. « Avec l’accord du ministre de l’Intérieur, le préfet de police Didier Lallement a demandé au directeur général de la police nationale (DGPN) la suspension des deux policiers mis en cause dans la tenue de propos racistes entendus dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux », a indiqué la préfecture.
Selon une source policière, ces deux agents ont reconnu être les auteurs des propos incriminés tenus à l’encontre d’un suspect, qualifié de « bicot ».
Samir prévoit de porter plainte pour « violence volontaire avec arme et insultes à caractère raciste ».