Ce que ces femmes ont un commun : l’une Palestinienne, l’autre Israélienne, chacune a perdu un enfant dans la guerre.
Bushra Awad est palestinienne, Robi Damelin est israélienne. Leur amitié est née dans le sang de leurs enfants morts dans les affrontements armés. Elles font partie du « cercle des parents ». Un des plus importants mouvements pacifistes né en 1994 et qui compte environ 600 familles des deux communautés qui luttent ensemble. Des familles qui ont perdu des enfants au cours des affrontements continuels depuis des années et qui cherchent à donner un sens politique à leur douleur.
Au lendemain du 7 octobre 2023, le gouvernement de Nétanyahou, le plus à l’extrême droite de l’histoire d’Israël, a interdit leur activité dans les écoles. Motif ? Leur action déshonore l’armée et ses soldats. Mais ils ont tout de même maintenu leur activité. Angélisme indécent ? Laxisme irréaliste ? Aveuglement colonial incurable ? À cet obscurantisme, l’écrivain David Grossman, dont le fils a été tué au Liban en 2006, veut croire à la mince lueur d’une « petite bonté toute simple ».
On peut aussi écouter Leonard Cohen :
« There is a crack, a crack in everything
That’s how the light gets in »
Autrement dit : « bienheureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ».
Le « cercle des parents » commence en 1994.
En juillet, Arik est tué par le Hamas alors qu’il fait du stop.
Fou de douleur, son père Yitzhak Frankenthal veut briser l’engrenage vicieux de haine et de vengeance. Il est religieux, il se dit « patriote israélien » et « vrai sioniste ». Il fait se rencontrer les parents des camps ennemis dont les enfants ont été tués. Un moyen de sortir de la terreur et de la loi du talion. Et ça marche. Le « cercle des parents » est une des mouvances pacifistes les plus actives.
Nous les avions rencontrés en 2003 lors de la seconde intifada.
Des utopistes bisounours ? « J’ai perdu mon fils, mais j’ai pas perdu la tête », dit l’un deux. Leur démarche est à la fois morale, politique et rationnelle, et surtout on ne peut faire la paix qu’avec ses ennemis.
Programmation musicale :
– El Castro : Zandyeny 8