MANIP de MANIFS : UN CRS NOUS EXPLIQUE

Quand ils cassent, laissez-les casser ! Abonnés

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(photo : © Sputnik)

Des flics parmi les casseurs, des policiers déguisés en black bloc, un manifestant qui sort son brassard de police au dernier moment. Comme après chaque manif, des rumeurs ont circulé après celle de samedi à Paris. Des accusations récurrentes, mais très peu de preuves en général, malgré les centaines de téléphones qui filment tout. Hier, on levait le poing, aujourd’hui, on brandit son téléphone, c’est la même crainte pour le pouvoir ; la manif est avant tout une guerre d’images qu’il doit absolument gagner.

Ce samedi, les images de violences, d’incendies et de policiers blessés ont tourné en boucle mais n’ont pas réussi à « équilibrer » le tabassage de Michel Zecler, vu par 18 millions de personnes sur la toile. La manif est un important enjeu de propagande. En attendant de contrôler, voire d’interdire les images diffusées par des journalistes et des témoins, le pouvoir sait mettre en scène et produire les images qui lui sont favorables.

Pour cela, il n’est pas indispensable d’infiltrer les manifestants, ni de se déguiser, il suffit simplement de laisser faire les groupes violents et d’en faire ses idiots utiles : « s’ils cassent, laissez les casser ». Et laissez les filmer. Les images de destruction et de pillage ont un triple avantage :
 resserrer la France profonde autour de l’ordre et de la sécurité,
 discréditer la cause de la manifestation,
 utiliser la violence comme moyen de diversion.

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journaliste : Dillah Teibi
réalisation : Sylvain Richard

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  • Les « invididus cagoulés », idiots utiles de Macron ? Une enquête de Dillah Teibi

    MANIP DE MANIFS ! Abonnés

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    « — L’histoire du flic déguisé en black bloc, vous la connaissez ? Et l’histoire des CRS qui avaient pour consigne de "les laisser casser" ? Si c’est vrai, alors les "individus cagoulés" qui brûlent des McDo seraient des idiots utiles (…)
  • CAMARADE CRS ! Un reportage de Dillah Teibi

    CRS, gréviste et manifestant Abonnés

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    Au bout de la matraque il y a une main, au bout de la main il y a un bras, au bout du bras il y a un cœur, mais si, mais si, ils en ont un, et même ils ont un cerveau ! Nous vous apportons la preuve. C’est un scoop exclusif de LÀ-BAS. (…)

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.