Mon cul sur la commode
Le cul. C’est fou ce qu’on est faux-cul avec le cul. Quoi de plus méprisé et de plus prisé que le cul ? « Votre dos perd son nom avec si bonne grâce / Qu’on ne peut s’empêcher de lui donner raison » [1]. Pour un hommage immortel comme celui de Brassens, combien d’insultes et d’infamies ? Pour une caresse, un baiser, une langue amie, combien de coups de pied et de coups de bâton ? On le dédaigne, on l’humilie, on le traite par la gaudriole. Ce sont les femmes qui en font les frais, la plupart du temps, parce qu’elles en jouent. Et les homosexuels, parce qu’ils en usent. Les autres, apparemment, s’en passent. Mais que savons-nous de cet astre qui « s’est fait un parti parmi les astronomes » [2] ?
Selon Jean-Luc Hennig, les fesses sont l’une des choses du monde les plus méconnues et les plus incompréhensibles. D’où son envie de les découvrir – si l’on peut dire – à travers le cinéma, la littérature, la peinture, la médecine légale ou la publicité. Publié avec succès en 1995, son livre, Brève histoire des fesses, avait été le prétexte d’une émission mémorable pieusement conservée entre deux rotondités jumelles.
« Ô, cher cul, étonnant chef-d’œuvre, quelle charmante beauté tu déploies quand on soulève le voile qui te couvre, on aperçoit des montagnes, des vallées, un bosquet au milieu et j’approuve les braves gens qui choisissent d’élire cet endroit pour leur demeure. »
Programmation musicale :
– Georges Brassens : Vénus callipyge
– Jeanne Aubert : Sur la commode
– Les Frères Jacques : Les Fesses
réalisation : Lauranne Thomas
comédienne : Sylvie Caspar
Quand les grenouilles s’envoient en l’air
Cette semaine, notre illustre illustrateur est aussi bien aimé par les gentils petits enfants que par les pervers les plus téméraires. Mais aussi par les grenouilles. Combien d’artistes depuis la création du monde se sont intéressés à la vie érotique des grenouilles ? Pas seulement à leur façon de se reproduire, non, mais à leur art amoureux, leurs postures, leurs chorégraphies, leurs prouesses. Quoi, ces vulgaires batraciens auraient quelque chose à nous apprendre et la vue de leurs ébats pourraient nous inspirer ? Nous pourrions être troublés par des cuisses de grenouilles ? Oui, si c’est Tomi UNGERER qui les dessine comme il les a dessinées. Or, voici le printemps. Après la léthargie de l’hiver, les mâles dans les étangs chantent en attendant l’arrivée des femelles. Et leurs chants, dont les ignares s’agacent et qu’ils appellent « coassements », sont en réalité des descriptions envoûtantes des positions du Kamasutra qui pourront vous inspirer. Si vous rencontrez des difficultés à cause de votre masque et des gestes barrières, courrez vite vous faire vacciner. Et à la fin c’est vous qui coasserez.