Tout le monde n’est pas parti sur l’île de Ré écrire son journal du confinement

Bénévolat : comment les aidés aident les aidants Abonnés

1

Le

Mémorial Franklin Delano Roosevelt, Washington, D.C. (photo : Tony Fischer, CC BY 2.0)


Plus de vingt millions d’emplois détruits en un mois aux États-Unis. En France, douze millions de salariés en chômage partiel, et des milliers qui tombent dans la galère du jour au lendemain. Que faire ? Malgré la destruction systématique de la protection sociale par les cinglés du néolibéralisme, la France garde encore une certaine protection grâce à des résistances inlassables, souvent sans tambour ni trompette.

Mais on voit les trous s’agrandir encore dans le filet protecteur, et ce n’est sans doute qu’un début. Qui pour raccommoder ces filets quand un président affirme que la protection sociale coûte « un pognon de dingue » ? Comme toujours, soucieux de ne pas se faire égorger trop vite, les riches lâchent quelques miettes avec le maximum d’ostentation [1]. Des agences spécialisées leur assurent le plus grand effet d’annonce possible.

D’autres ont la charité moins tapageuse. Un peu partout, des solidarités informelles se sont mises en place, dans des quartiers, des villages. Des associations humanitaires ont vu arriver des bénévoles inhabituels, donnant des rencontres improbables, comme ici entre Éloïse, conservatrice de musée, et Carole, prostituée du bois de Vincennes, qui vont porter des colis alimentaires.

Avec Dillah Teibi, nous les accompagnons, histoire de voir comment, comme souvent, les aidés aident les aidants. Une occasion de rappeler la différence fondamentale entre la charité et la solidarité, lorsque la solidarité est un droit, donc une allocation. La charité infériorise le secouru alors que l’allocation rend possible la réduction des inégalités. C’est là un point d’affrontement essentiel entre leur monde et le nôtre.

Daniel Mermet


Programmation musicale :
 Fréhel : Les Filles qui la nuit

Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !

Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

Je m'abonne J'offre un abonnement

Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous

reportage : Dillah Teibi
réalisation : Sylvain Richard

Notes

[1Avec toute la complaisance des grands médias, nul n’a pu ignorer que SANOFI faisait un don de 100 millions d’euros pour les hôpitaux et les Ehpad. Par délicatesse, on ne vous dit pas que c’est moins que les crédits d’impôt que Sanofi France reçoit chaque année (110 millions d’euros chaque année au titre du crédit d’impôt recherche). On ne vous précise pas non plus que ce don généreux ne représente que 2,5 % du montant des 3,9 milliards de dividendes qui viennent d’être versés aux heureux actionnaires, parmi lesquels la famille Bettencourt qui recevra la modique somme de 120 millions d’euros, ou encore le groupe BlackRock qui empoche 200 millions.

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)

Avant le grand procès de Macron, le 07 mai, un tour dans les archives de Là-bas (juin 2006) BHL : LE PROCÈS DU POMPEUX CORNICHON Accès libreÉcouter

Le

Attendu par le monde entier, le Grand Procès de Macron aura donc lieu le 7 mai à la Bourse du travail de Paris à 18 heures. C’est le sixième procès du tribunal de Là-bas, créé en ...2003 à l’initiative du dessinateur CABU et de l’équipe de LA-BAS. Enregistrés au théâtre Dejazet à Paris devant des salles combles, d’importantes personnalités ont comparu : CHIRAC Jacques (2003) SARKOZY Nicolas (2005), KOUCHNER Bernard (2008), DSK Dominique (2011). C’est le procès du français le plus entarté au monde, LEVY Bernard-Henri dit BHL diffusé en juin 2006 que nous vous proposons de (re)découvrir aujourd’hui.