Plus de vingt millions d’emplois détruits en un mois aux États-Unis. En France, douze millions de salariés en chômage partiel, et des milliers qui tombent dans la galère du jour au lendemain. Que faire ? Malgré la destruction systématique de la protection sociale par les cinglés du néolibéralisme, la France garde encore une certaine protection grâce à des résistances inlassables, souvent sans tambour ni trompette.
Mais on voit les trous s’agrandir encore dans le filet protecteur, et ce n’est sans doute qu’un début. Qui pour raccommoder ces filets quand un président affirme que la protection sociale coûte « un pognon de dingue » ? Comme toujours, soucieux de ne pas se faire égorger trop vite, les riches lâchent quelques miettes avec le maximum d’ostentation [1]. Des agences spécialisées leur assurent le plus grand effet d’annonce possible.
D’autres ont la charité moins tapageuse. Un peu partout, des solidarités informelles se sont mises en place, dans des quartiers, des villages. Des associations humanitaires ont vu arriver des bénévoles inhabituels, donnant des rencontres improbables, comme ici entre Éloïse, conservatrice de musée, et Carole, prostituée du bois de Vincennes, qui vont porter des colis alimentaires.
Avec Dillah Teibi, nous les accompagnons, histoire de voir comment, comme souvent, les aidés aident les aidants. Une occasion de rappeler la différence fondamentale entre la charité et la solidarité, lorsque la solidarité est un droit, donc une allocation. La charité infériorise le secouru alors que l’allocation rend possible la réduction des inégalités. C’est là un point d’affrontement essentiel entre leur monde et le nôtre.
Programmation musicale :
– Fréhel : Les Filles qui la nuit