
(portrait d’Auguste Blanqui par Ernest Pignon-Ernest)
À Belle-Île, on évoque Monet, Sarah Bernhardt ou Arletty, mais Auguste Blanqui ? À part une avenue ou un collège, qui connaît celui qui fut surnommé « l’Enfermé » pour avoir passé la moitié de sa vie, 33 ans, dans une vingtaine de prisons ?
Ce qui ne l’a pas empêché de devenir la grande figure du socialisme révolutionnaire au XIXe siècle en France, créant des journaux, des sociétés secrètes, montant des insurrections, édifiant la jeunesse révolutionnaire parisienne. C’est l’inspirateur de la Commune de Paris, sauf qu’il ne pourra y participer, Adolphe Thiers ayant pris soin de faire emprisonner celui qu’il considérait comme « le plus scélérat de tous ». Pour Karl Marx, Blanqui est le chef qui a manqué aux Communards, « la tête et le cœur du parti prolétaire français » [1]. Quatre fois condamné à mort, quatre fois gracié, jusqu’à sa libération en 1879, après la campagne menée par Victor Hugo et Clemenceau… Blanqui fut enfermé sept ans dans le pénitencier de Belle-Île, de 1850 à 1857. Il écrit, il milite, il jardine, il enseigne, il débat avec les autres détenus politiques. Sa mère lui rend visite, frêle silhouette lui apportant secrètement des messages et de l’argent. Dans la nuit du 4 avril 1853, après des mois de préparations avec un comparse, c’est la grande évasion, la belle… Au terme de cette aventure, il écrira à sa mère : « petit homme n’est pas mort ». Mais quelle aventure !
Programmation musicale :
Marianne Oswald : Chasse à l’enfant
La Canaille : La Canaille
Hélène Delavault : La Marseillaise des cotillons
Éric Amado : Le Chant des transportés
Léo Ferré : Ni dieu ni maître