En février 2011, notre reportage sur Ambroise Croizat fut une redécouverte, et pour beaucoup une découverte, du père de la Sécurité Sociale. Chacun connaît une rue qui porte ce nom, un collège, une bibliothèque, mais qui était Ambroise Croizat ? C’est à lui, ministre communiste à la Libération, que l’on doit la Sécurité Sociale et les retraites.
Une superbe conquête inlassablement combattue par les partisans de la loi du profit. Le fondateur de la Sécu nous prévenait déjà : « ne parlez pas d’acquis, en face le patronat ne désarme jamais. »
Hier, mercredi 4 juillet, les députés La République En Marche (arrière) ont voté en commission des lois la suppression de la mention « Sécurité Sociale » dans la Constitution, pour la remplacer par « protection sociale [1] ». Les mots sont importants : derrière ce tour de passe-passe sémantique, il s’agit d’enterrer le principe universel de redistribution inscrit dans nos institutions depuis 1945. En finir avec le programme du Conseil National de la Résistance, voilà essentiellement le projet de la Macronie.
Face à l’alerte, donnée notamment par les députés communistes et insoumis, le Premier ministre Édouard Philippe et le député Richard Ferrand, président du groupe La République En Marche à l’Assemblée nationale, ont finalement fait volte face en demandant aux députés ce 5 juillet de « refaire la copie afin que ne subsiste pas de malentendu [2] ».
Pourquoi il faut défendre la Sécurité Sociale ? (Ré)écoutez ce reportage de François Ruffin avec Michel Étiévent, auteur du livre Ambroise Croizat ou l’invention sociale (éditions GAP, 1999) :
Programmation musicale :
– Jean Ferrat : Camarade
– Marty : Révolution
– Jean Nocher : Nous allons au-devant de la vie
– Marianne Oswald d’après un poème de Jacques Prévert : La Grasse Matinée
Le journal L’Humanité a lancé une pétition : « La Sécurité sociale rayée de la Constitution : pour nous c’est NON ! »