La République En Marche renonce à supprimer l’expression « Sécurité Sociale » dans la Constitution

Ambroise Croizat nous avait prévenus : « le patronat ne désarme jamais »

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  • 01. De haute lutte

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  • 02. Il avait apporté la dignité

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  • 03. Au Capricorne, à côté de la gare de Notre-Dame-de-Briançon

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  • 04. 1936 : la vie est à nous

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  • 05. 1945 : le ministre du Travail

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En février 2011, notre reportage sur Ambroise Croizat fut une redécouverte, et pour beaucoup une découverte, du père de la Sécurité Sociale. Chacun connaît une rue qui porte ce nom, un collège, une bibliothèque, mais qui était Ambroise Croizat ? C’est à lui, ministre communiste à la Libération, que l’on doit la Sécurité Sociale et les retraites.

Une superbe conquête inlassablement combattue par les partisans de la loi du profit. Le fondateur de la Sécu nous prévenait déjà : « ne parlez pas d’acquis, en face le patronat ne désarme jamais. »

Hier, mercredi 4 juillet, les députés La République En Marche (arrière) ont voté en commission des lois la suppression de la mention « Sécurité Sociale » dans la Constitution, pour la remplacer par « protection sociale [1] ». Les mots sont importants : derrière ce tour de passe-passe sémantique, il s’agit d’enterrer le principe universel de redistribution inscrit dans nos institutions depuis 1945. En finir avec le programme du Conseil National de la Résistance, voilà essentiellement le projet de la Macronie.

Face à l’alerte, donnée notamment par les députés communistes et insoumis, le Premier ministre Édouard Philippe et le député Richard Ferrand, président du groupe La République En Marche à l’Assemblée nationale, ont finalement fait volte face en demandant aux députés ce 5 juillet de « refaire la copie afin que ne subsiste pas de malentendu [2] ».

Pourquoi il faut défendre la Sécurité Sociale ? (Ré)écoutez ce reportage de François Ruffin avec Michel Étiévent, auteur du livre Ambroise Croizat ou l’invention sociale (éditions GAP, 1999) :

[REPORTAGE] Ambroise Croizat, vive la Sécu ! [10 février 2011]
Là-bas si j’y suis

Programmation musicale :
 Jean Ferrat : Camarade
 Marty : Révolution
 Jean Nocher : Nous allons au-devant de la vie
 Marianne Oswald d’après un poème de Jacques Prévert : La Grasse Matinée

Le journal L’Humanité a lancé une pétition : « La Sécurité sociale rayée de la Constitution : pour nous c’est NON ! »


Bande-annonce du film de Gilles PERRET "La Sociale" :

« La Sociale », bande-annonce du film de Gilles PERRET
par Là-bas si j'y suis

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.