Un reportage vidéo de Dillah Teibi et Kévin Accart

ZAD, ensemble ou séparément ? Abonnés

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Il a fallu 11 000 grenades en dix jours, 2 500 gardes mobiles, des drones, des blindés, une ardoise quotidienne de 300 000 euros, 272 blessés dont dix graves, et 29 squats détruits pour que Macron et son monde découvrent que cogner est le plus sûr moyen de renforcer profondément la révolte. La ZAD, c’est vraiment la guerre des idées, la guerre de l’individuel contre le collectif. Vendredi, les zadistes ont fait des concessions pour éviter l’escalade. Ultimatum, lundi 23 avril. Macron va-t-il renvoyer ses blindés écraser les grenouilles ?

Un reportage vidéo de Dillah Teibi et Kévin Accart.

Incompétence ou acharnement idéologique ? Le néolibéralisme du président des riches, c’est le chacun pour soi, le chacun chez soi, le cas par cas, la guerre de tous contre tous. C’est le monde que nous combattons et ça ne date pas d’hier. C’est la guerre de l’individuel contre le collectif, c’est la guerre du privé contre l’intérêt général, c’est la guerre de la propriété contre le partage, la solidarité, la redistribution. Macron envoie des militaires contre des idées. Des idées très anciennes, mais pas seulement des idées, des pratiques, celles qui opposent le droit d’usage contre la logique propriétaire, que ce soit la logique de la propriété de l’État ou la logique de la propriété privée.

« On veut pas être propriétaires, on veut le droit d’usage. » C’est cette idée que Macron fait gazer. C’est l’idée du Larzac, des terres concédées par l’État à une coopérative qui en gère l’usage. Si la ZAD a repoussé l’aéroport, si la ZAD tient tête, c’est que ce n’est pas seulement une lutte défensive, c’est une profonde offensive qui prend racine dans la mémoire de la terre : usage ou propriété ?

Vendredi 20 avril, une délégation d’occupants de la ZAD a déposé à la préfecture de Loire-Atlantique une quarantaine de projets nominatifs comme le demandait le gouvernement. Mais rien n’est réglé. La préfète Nicole Klein a déclaré que cette démarche des zadistes ne leur donnait aucun droit. 28 projets sont agricoles et vont être évalués ce lundi à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Les occupants de la ZAD ont réaffirmé « que ce qui se vit sur la ZAD ne peut être découpé, morcelé, que notre projet de vie, à l’inverse de l’individualisme libéral prôné par Macron, est collectif. » C’est pourquoi ils ont publié un schéma explicatif des interdépendances entre projets pour laisser voir la complexité des liens entre eux [1] :


Pour un projet coopératif d’avenir qui respecterait le bien commun et la biodiversité et permettrait une désescalade à Notre-Dame-des-Landes

Un ensemble de personnalités s’adressent au gouvernement français et au
mouvement qui défend la ZAD pour un arrêt des expulsions et un
accompagnement dans un projet d’avenir coopératif. Nous reproduisons ci-dessous leur communication envoyée par courrier hier soir mardi 24 avril au premier ministre et au mouvement, ainsi que la liste des signataires.

Proposition adressée au gouvernement français et au mouvement qui défend la ZAD :

Après deux semaines de la plus grande intervention policière en France
depuis 1968, nous sommes très inquiet.es devant la tournure que prend la
situation à Notre-Dame-des-Landes.

Nous saluons la démarche de la délégation constituée des différentes
composantes du mouvement qui s’est rendue vendredi 20 avril à la
préfecture à Nantes munie d’un dossier qui décrit en détail leur vision
pour l’avenir des terres qui ont été travaillées ces dernières années
par les occupant.es. Ce dossier comprend un ensemble de fiches
nominatives qui concernent les divers projets existants ou en
construction sur la ZAD.

Malgré ce geste du mouvement envers le gouvernement, rien n’assure pour
l’instant que le gouvernement ne relance pas de nouvelles expulsions des
lieux de vie et des fermes, avec le risque d’une nouvelle escalade de la
violence.

En tant que chercheur.ses, expert.es, praticien.nes ou observateur.trices du monde agricole et rural, nous nous tenons prêt.es
à former un Comité d’Accompagnement et de Conseil qui suivrait à long
terme le projet d’avenir qui a été proposé le 20 avril aux autorités
françaises.

Nous adressons un appel solennel au gouvernement français pour qu’il
accorde tout le temps nécessaire à la mise en place sereine de cette
démarche coopérative et pour qu’il respecte la volonté des occupants
d’assurer le meilleur avenir possible pour ce territoire dans le sens du
bien commun.

Premiers signataires :

  • Jean-Pierre Berlan, agronome, ancien directeur de recherche à l’INRA
  • Jean-François Berthellot, paysan boulanger, formateur, administrateur du Réseau Semences-Paysanne
  • Christophe Bonneuil, historien des sciences, chargé de recherche au CNRS
  • Philippe Boudes, Sociologue, Agrocampus Ouest et CNRS Espaces et
    Sociétés
  • Philippe Cacciabue, ingénieur agronome, ancien directeur de la Foncière Terre de Liens
  • Philippe Canal, secrétaire général SNUPFEN, principal syndicat à
    l’Office National des Forêts
  • Madeleine Charru, ingénieur agro-économiste, Directrice Solagro, Vice-Présidente Réseau pour la transition énergétique
  • Marie-Thérèse Chaupin, coordinatrice réseau ATELIER-Laines d’Europe
  • Gilles Clément, jardinier, botaniste, écrivain
  • Catherine Darrot, maître de conférence en sociologie rurale, Agrocampus Ouest
  • Olivier de Schutter, Professeur de droit international, Université Catholique de Louvain, Co-Président International Panel of Experts on Sustainable Food Systems, ancien Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation
  • Gaëtan du Bus, ingénieur forestier indépendant, initiateur du Réseau
    pour les Alternatives Forestières
  • Marc Dufumier, agronome, enseignant-chercheur, AgroParisTech
  • Eve Fouilleux, Directrice de recherche CNRS, Chercheure associée à MOISA et au Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD)
  • Jean-Louis Gueydon, Président, Fondation pour une Terre Humaine
  • Francis Hallé, botaniste, biologiste, écrivain passionné des arbres
  • François Jarrige, historien, Mcf Université de Bourgogne
  • Paul Lannoye, docteur en sciences physiques, président du Grappe Belgique, ancien président du Groupe Vert au Parlement Européen
  • Annie Le Fur, ingénieure agronome, formatrice en gestion non violenté
    des conflits
  • Pierre Lieutaghi, écrivain, ethnobotaniste, attaché au Muséum national
    d’histoire naturelle
  • Michel Merlet, ingénieur agronome, directeur AGTER (Association pour
    contribuer à l’Amélioration de la Terre, de l’Eau et des Ressources Naturelles)
  • Kevin Morel, chercheur en agroécologie, spécialiste de la viabilité des fermes maraîchères biologiques et de la permaculture, Université Catholique de Louvain
  • Christian Mouchet, Agronome, Professeur émérite d’économie rurale à
    Agrocampus-Ouest
  • Paul Polis, vétérinaire homéopathe, GIE Zone Verte
  • Michèle Riot-Sarcey, historienne, auteur de "Le réel de l’utopie"
  • Marie-Monique Robin, journaliste d’investigation, réalisatrice et écrivaine
  • Geneviève Savigny, paysanne-syndicaliste, membre Comité Économique et Social Européen
  • Yannick Sencébé, sociologue, Agrosup Dijon-Inra
  • Vandana Shiva, directrice, Research Foundation for Science, Technology
    and Natural Resource Policy, India
  • Ruchi Shroff, directrice, Navdanya International, Rome
  • Ruth Stegassy, journaliste, réalisatrice de l’émission Terre à Terre,
    France Culture
  • Gianni Tamino, Professeur Emerite de biologie, Université de Padoue,
    ancien député européen
  • Thierry Thévenin, paysan-herboriste, Herbes en Vie, réseau Simples
  • Aurélie Trouvé, agronome, enseignante chercheuse en économie,
    AgroParisTech
  • Sjoerd Wartena, ancien président Terre de Liens, agriculteur retraité
  • Albert Widmer, co-fondateur Coopérative Européenne Longo maï, berger, éleveur ovin
  • Jean Ziegler, professeur de sociologie, Université Genève, auteur, ancien Rapporteur spécial auprès l’ONU sur le droit à l’alimentation, Vice-Président Comité consultatif du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies

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reportage : Dillah Teibi et Kévin Accart
mixage : Sylvain Richard

Notes

[1« Retour de la rencontre avec la Préf ce vendredi 20 avril », Zone À Défendre, vendredi 20 avril 2018.

Dossier : Notre-Dame-des-Landes. Toutes nos émissions depuis 2012

À l’heure du réchauffement climatique et de la destruction acharnée de l’environnement, c’est un affrontement planétaire entre l’avidité mortelle du capitalisme face à la simple survie de ce monde. C’est la planète toute entière qui est la zone à défendre. Retrouvez notre dossier spécial ZAD, avec toutes nos émissions depuis 2012 :

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    Philippe Meirieu est chercheur et militant en pédagogie, membre du parti Les Écologistes, ancien conseiller régional de la région Rhône-Alpes et actuellement vice-président des Céméa, les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. Cela fait quarante ans que Philippe Meirieu travaille et milite sur les questions de pédagogie.

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    Tout le monde ou presque connaît ces quatre vers, qui sont les uniques paroles de cette chanson répétées en boucle par Joan Baez. Ce qu’on sait moins, c’est que cette chanson a d’abord été composée par Ennio Morricone pour un film. C’est même deux chansons que Joan Baez a enregistrées en 1971 pour le film de Giuliano Montaldo, Sacco et Vanzetti, qui raconte l’histoire des deux anarchistes italiens condamnés – sans preuves – à mort et exécutés en 1927.

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    Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre : 4ACG. Une association créée il y a vingt ans par quatre anciens appelés en Algérie à la fin des années 1950, quatre paysans du Tarn qui refusaient de toucher leur retraite de combattant (465 euros environ par an), mais qui voulaient l’utiliser pour des actions engagées. Avec plus de 400 adhérents, ils ont pu aider et fraterniser, en Algérie comme en Palestine, et intervenir dans les écoles « pour éveiller l’esprit de résistance ». Nous étions invités à la célébration de leurs vingt ans, le 17 mars à Mauges-sur-Loire. C’est une des grandes fiertés de LÀ-BAS que d’avoir, il y a vingt ans, contribué au démarrage de cette aventure. Une joie de se retrouver là et de retrouver l’ami RÉMI SERRES, l’un des quatre paysans qui a lancé cette superbe histoire.

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    Laurence de Cock reçoit trois enseignantes du 93, Servanne, Louise et Amandine qui n’ont pas envie de laisser le pouvoir aux destructeurs de l’école publique. Leur but est clair : lutter à fond contre cette destruction, montrer les dégâts, et appeler toutes et tous à la castagne. Oui, entre privé et public c’est la vraie lutte des classes.

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    Alors qu’il y a encore quelques mois les principaux ministres du gouvernement renâclaient à répondre aux sollicitations du Journal du dimanche nouvellement contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a moins de pudeur quand il s’agit de promouvoir son dernier livre, le sixième depuis qu’il est en poste à Bercy. Une occasion rêvée pour se lancer dans une diatribe contre ce que la gauche a fait de pire : « nous devons remplacer l’État providence par l’État protecteur. Partout en Europe mais surtout en France, l’État providence a fini par devenir une machine à empiler de nouvelles dépenses publiques, sans examen de leur pertinence ni de leur efficacité, sans remise en cause non plus des dépenses précédentes. Nous devons reprendre la maîtrise de ce système devenu incontrôlable. Quel est en fait son but ultime ? La gratuité de tout, pour tous, tout le temps : c’est intenable ! » Sans craindre de se contredire, le pompier pyromane crie que les caisses sont vides en oubliant que c’est lui qui en est largement responsable, ministre des Finances qu’il est depuis sept ans. Petit rappel des faits.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Chants de bataille #23 : « Strange Fruit » Abonnés

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    « Les arbres du Sud portent un fruit étrange
    Du sang sur les feuilles, du sang sur les racines
    Un corps noir se balançant dans la brise du Sud
    Étrange fruit pendant aux peupliers »

    Une chanson peut-elle changer le cours de l’histoire ? À elle seule, peut-être pas, mais c’est sans doute ce qu’a contribué à faire cet étrange fruit, ce « strange fruit » chanté par Billie Holiday pour la première fois en 1939 au Café Society, à New York. À l’époque, Time Magazine qualifia la chanson d’« œuvre majeure de propagande musicale pour la NAACP », la fameuse organisation de défense des droits civiques aux États-Unis.

Une sélection :

Avant le grand procès de Macron, le 07 mai, un tour dans les archives de Là-bas (juin 2006) BHL : LE PROCÈS DU POMPEUX CORNICHON Accès libreÉcouter

Le

Attendu par le monde entier, le Grand Procès de Macron aura donc lieu le 7 mai à la Bourse du travail de Paris à 18 heures. C’est le sixième procès du tribunal de Là-bas, créé en ...2003 à l’initiative du dessinateur CABU et de l’équipe de LA-BAS. Enregistrés au théâtre Dejazet à Paris devant des salles combles, d’importantes personnalités ont comparu : CHIRAC Jacques (2003) SARKOZY Nicolas (2005), KOUCHNER Bernard (2008), DSK Dominique (2011). C’est le procès du français le plus entarté au monde, LEVY Bernard-Henri dit BHL diffusé en juin 2006 que nous vous proposons de (re)découvrir aujourd’hui.

Le 13 mars 2010 Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas... FERRAT, C’EST NOUS TOUS ! Des chansons, des archives, des inédits… Accès libreVoir

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Il y a 13 ans, le 13 mars, Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas, car Ferrat, c’est nous tous. La montagne, c’est chez nous, les marins de Potemkine, c’est nos frères, ma môme, c’est la mienne, la nuit et le brouillard, c’est en nous, c’est nous qui ne guérissons pas de notre enfance, c’est nous qui aimons à perdre la raison.

Une série d’histoires dans les luttes pour l’émancipation, racontées par Olivier Besancenot Qui a inventé le 8 mars ? AbonnésVoir

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C’est maintenant à peu près acquis pour tout le monde, le 8 mars n’est pas la journée « de la femme », mais la « journée internationale des droits des femmes ». Un jour de manifestations et de grèves qui semble connaître un nouveau souffle avec le mouvement féministe récent, qui lutte autant contre les violences sexistes et sexuelles que pour réduire les inégalités salariales et améliorer les conditions de travail des métiers majoritairement exercés par des femmes. Mais saviez-vous qu’aux origines de cette journée du 8 mars se trouvait l’Internationale socialiste des femmes ?