Pourquoi nous manquons d’infirmières dans les hôpitaux aujourd’hui ?

Il y a cinq ans, l’hôpital était déjà à bout

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Il y a cinq ans, la lettre d’une infirmière nous avait tous bouleversés. Clémentine disait à Martin Hirsch pourquoi elle démissionnait. Un incident insignifiant dans la casse globale de l’hôpital.

Sauf que cette vidéo a été vue des centaines de milliers de fois, Clémentine a été invitée partout dans les médias. Le sujet n’était pas nouveau. La destruction systématique du secteur public dure depuis bientôt 40 ans, en application de l’idéologie néo-libérale

Si la crise monstrueuse que nous subissons aujourd’hui entraîne des réponses difficiles, une grande partie des dysfonctionnements mortels qui se multiplient sont le résultat direct de cette idéologie criminelle.

Lettre d'une infirmière en lutte à Martin Hirsch
par Là-bas si j'y suis

Depuis le témoignage de Clémentine, des milliers de lits ont encore été fermés, des milliers d’emplois hospitaliers ont encore été supprimés. Mais, aujourd’hui, panique, faute de lits, il faut trier les vivants et les morts. Et on recrute des infirmières à grands cris.

C’est bien d’applaudir chaque soir à 20 heures nos héros en blouse blanche, c’est joli. Ça fait plaisir à la bande à Macron, toujours preneur et toujours voleur des grandes émotions collectives d’un peuple désemparé. Ce serait mieux de traiter correctement ces petits personnels qui nous bercent et qui nous torchent. Dans le pays des milliardaires du luxe, des infirmières sont sacrifiées pour 1 600 euros, sans même être toujours équipées d’un masque en papier. Les infirmières des hôpitaux en France sont parmi les plus mal payées d’Europe. Peut-on les recruter seulement en leur promettant des compliments plein de reconnaissance et des applaudissements chaque soir à 20 heures ?

Robert, un abonné modeste et génial, suggère une idée : « imaginons que maintenant, les infirmièr(es) jouent la loi du marché et disent : notre salaire doublé si vous voulez qu’on soigne ! [1] »

La lettre en version radio (juin 2015) :

Lettre d’une infirmière à Martin Hirsch [juin 2015]

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Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

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Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.