La Covid-19 nous a obligés à faire passer nos vies avant l’économie. Mais maintenant, retour à la normale. Avec la pollution atmosphérique qui tue vingt fois plus, l’économie passe avant nos vies. Voici un petit retour sur la première manif écolo en faveur du vélo, le 22 avril 1972, organisée par les Amis de la Terre et suivie de l’Etoile à Vincennes par plus de 10 000 doux dingues.
Des vélos, pas d’autos ! La bagnole, ça tue, ça pue, ça pollue !
Le 22 avril 1972, nous étions au moins 10 000 dans la première manif pour le vélo dans Paris. Plus de voitures ! Des vélos gratuits ! Sans doute la première manif écolo. Les automobilistes coincés étaient verts de rage, d’autres ricanaient devant une idée aussi idiote. Le vélo avait complètement disparu à cette époque, le tout-bagnole dominait et tuait beaucoup. Avec plus de 18 000 morts et 390 000 blessés, l’année 1972 fut la plus meurtrière de toute l’histoire de la circulation automobile en France [1]. Mais quand même, ces cyclistes passaient pour des rigolos rétrogrades.
Aujourd’hui, le vélo fleurit partout dans Paris. Il a seulement fallu attendre 48 ans pour que cette modeste utopie se réalise. Faut-il vraiment remercier la Covid-19 ?
Mais gardons nos masques, la pollution atmosphérique est de retour. Jusque-là, le coronavirus a fait 30 000 morts en France, mais la pollution de l’air, c’est 48 000 décès chaque année [2]. C’est la deuxième cause de mort évitable après le tabac (73 000 morts environ) et l’alcool (41 000 morts).
Des chiffres encore plus glaçants, cette pollution tue 800 000 Européens chaque année et 7 millions de personnes au total à travers le monde, alors que le coronavirus a fait 390 000 victimes sur la planète jusque-là [3].
Face à la pandémie, nous avons lutté pour sauver nos vies au détriment de l’économie. Mais après cette parenthèse, c’est l’inverse qui revient, c’est le retour à la normale, c’est-à-dire sauver l’économie au détriment de nos vies. Et tout ça en pédalant à pleins poumons.
Un autre document, ce canular de l’ORTF pour le 1er avril 1967. La grosse blague consistait à faire croire à la fin de la voiture dans Paris au profit du vélo. Une hypothèse loufoque, histoire de rire un peu :