17 Octobre 1961 (4) Macron et son clientélisme mémoriel. Des documents, des archives et vos messages sur le répondeur dans les années 90 (Vidéo | Radio | Texte)

17 octobre 1961 (4) : Macron se refuse à reconnaître ce massacre d’Etat

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ÉCOUTER notre émission : 17 octobre 1961 « Inacceptable, mais secondaire »

Déception pour celles et ceux qui depuis tant d’années se battent pour que la tragédie du 17 Octobre 1961 soit reconnue par la France comme un massacre d’État. Rappelons-le, entre 100 et 200 algériens sans armes furent abattus, torturés et noyés par la police française cette nuit-là. Si Emmanuel Macron est venu ce samedi déposer une gerbe sous le pont de Bezons, c’est par un simple communiqué que l’Élysée s’est limité à dénoncer « ces crimes inexcusables », comme s’il existait des crimes excusables : « Les crimes commis cette nuit-là, sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République ».
Si en effet Maurice Papon a déployé tout son zèle cette nuit-là, il était sous les ordres du ministre de l’Intérieur Roger Frey et sous la responsabilité du premier ministre Michel Debré, vibrant partisan de l’Algérie française. Quand au président de la République, Charles de Gaulle, on connait sa phrase fameuse devant ce pogrom « Inexcusble mais secondaire ».

En cette année d’élection tout est bon pour draguer le client. Avec son ton de mauvais comédien, Macron, voleur de mémoire, fait du clientélisme mémoriel. Il faut encore le répéter, seules vérité et justice amènent paix et réconciliation. Depuis soixante ans, inlassablement, témoignages, recherches, engagements associatifs n’ont pas cessé.

Pour beaucoup d’auditeurs dans les années 90, nos émissions sur le 17 octobre 61 ont été un choc. Une découverte totale pour les uns, le retour d’un cauchemar pour les autres. Comment nommer cette innommable guerre sans nom ? Jamais nous n’avions reçu autant de messages sur le répondeur de l’émission et rarement des messages aussi passionnés, certains très violents. Et tous avec le temps, deviennent les documents d’une époque.

Programmation musicale :
 Houria Aïchi : Berceuse

reportage : Daniel Mermet et Giv Anquetil
réalisation : Bruno Carpentier

VOIR l’émission « Tambour battant » - Hommage à Francis Jeanson

Cinaps TV

Si la gauche n’a pas toujours clairement soutenu la lutte des algériens, le mouvement anticolonialiste s’est développé et affirmé au fil du conflit. Chrétiens de gauche, libertaires, un jeune parti - le PSU -, et d’autres courants ont soutenu cette lutte, certains devenant les fameux « Porteurs de valise ». Dans cette émission en hommage à Francis Jeanson trouvée sur le net, le journaliste Antoine Spire reçoit Nicole Rein, avocate du Réseau Jeanson lors du procès de 1960, et Adolfo Kaminsky, résistant et spécialiste de la fabrication de faux-papiers.


VOIR le film : Mémoires du 17 octobre 1961

de Faïza Guène et Bernard Richard, 2002, 17 min


LIRE le témoignage : « J’avais dix-sept ans la nuit du 17 octobre 1961 »

Un texte étonnant d’un anonyme qui est un témoignage sur la vie dans le quartier de la Goutte d’or en 1961.
Chimères. Revue des schizoanalyses, N°44, automne 2001. Clandestins. pp. 66-78.

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.