TOUTE LA COMMUNE. (re)découvrez les célèbres émissions d’Henri Guillemin. Une série en 13 épisodes vidéo de 30’

#09 : La plus féconde de nos défaites [Vidéo-30’]

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« Le rappel bat dans Versailles, bientôt, sur le tambour, sur le clairon, sur les clameurs, sur les cris : "Aux armes !..." montent les grandes ondes tragiquement sonore du tocsin qui se met à sonner à toutes les églises - bruit sinistre qui me remplit de joie et sonne pour Paris l’agonie de l’odieuse tyrannie. »
Voilà ce que Edmond de Goncourt (celui qui, avec son frère, a donné le nom du prix littéraire prestigieux que l’on sait) écrivait dans son journal à la date du 21 mai 1871, il y a juste 150 ans. C’est l’épisode que raconte Henri Guillemin dans cet épisode, lorsque sonne l’heure, en ce printemps 1871, de la « vraie » France, celle de la bourgeoisie et des Versaillais, qui se préparent à briser la Commune.
Mais le risque est grand, aux premiers contacts entre les soldats de Versailles de Thiers et la Garde nationale de la Commune, d’assister à une fraternisation des hommes. Thiers et les versaillais sauront manipuler leurs troupes, qu’ils considèrent avec mépris comme une meute de chiens. Le peuple va tirer sur le peuple, et l’ambiance est à la fête dans la bourgeoisie à Versailles.

La Commune ne se résume pas à la Semaine sanglante. La Commune ne se limite pas au martyr du peuple fusillé. La Commune est une des plus fécondes de nos défaites. On le voit dans le flot de publications, d’études, de films, de reportages, de débats depuis des semaines. On le voit dans la morgue et les regards en biais de nos versaillais d’aujourd’hui. La Commune n’est pas morte, mais eux non plus.

En 150 ans, ils ont du lâcher du leste, aujourd’hui ils doivent se contenter de faire arracher des yeux - ou des mains - par leurs chiens de garde dans les manifs. Ils ont du apprendre à maquiller leur violence pour maintenir leur domination. Mais leur noyau idéologique n’a pas changé. C’est le même Goncourt qui formulait le mieux ce qui est toujours aujourd’hui la conviction la plus profonde des possédants : l’inégalité est un droit naturel. « Nul en ce monde n’est le pareil ni l’égal d’un autre. La règle absolue des sociétés, la seule logique, la seule loi naturelle et légitime, est le privilège. L’inégalité est le droit naturel : l’égalité est la plus horrible des injustices. (Goncourt, Journal, 19 août 1868) »

Collage d’après Kupka et photographies d’époques : « Otto Von Bissmarck » et « Adolphe Thiers ».

À SUIVRE : les autres épisodes dans notre dossier « Comprendre la Commune de Paris »

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