Rencontre avec Joe Sacco

Premier juillet 1916 : beau temps sur la Somme

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À l’occasion du 11 Novembre, qui commémore l’armistice qui mit fin à la Grande guerre, nous vous proposons de réécouter notre rencontre avec Joe Sacco, auteur d’une fresque dessinée sur la bataille de la Somme de 1916. Une rencontre mise en images avec les illustrations de Joe Sacco.


Vingt mille soldats britanniques tués ce jour-là. Dix mille dans la première heure. 58 000 victimes au total. La bataille la plus imbécile et la plus meurtrière de l’histoire, pire que Verdun. Malgré l’hécatombe, l’état-major s’entête. Plus d’un million de victimes en 108 jours, 442 000 morts, Britanniques, Allemands, Français, pour quelques arpents de terre.

Au cours de la semaine précédant l’assaut, l’artillerie britannique avait tiré 1 732 873 obus sur les lignes allemandes, 3 500 coups par minute, cinq obus pour chaque soldat allemand, le sang des artilleurs leur sortait des oreilles, le bruit était tel qu’on ne pouvait plus penser.

L’assaut fut donné avec ordre de marcher au pas. Les Anglais furent massacrés par paquet par les mitrailleuses allemandes. Au total, en cinq mois, la bataille de la Somme fera un million de victimes. Un siècle après, nous cherchons encore le sens de cet effroi. La terre vomit toujours la guerre. Des obus éclatent encore, des ossements sont mis à jour, on trouve un encrier, une fleur séchée, un carnet de croquis.

Peinture, cinéma, littérature, photo, la représentation de cette guerre à chaque époque peut raconter le siècle écoulé. Avec Jacques Tardi, la bande dessinée a dit toute l’horreur et toute la connerie de cette guerre. Aujourd’hui, Joe Sacco dessine une autre approche et une autre représentation.

Voici la version vidéo de notre rencontre avec Joe Sacco, auteur d’une fresque aux éditions Futuropolis, qui reconstitue heure par heure le premier jour de la bataille de la Somme :

Écoutez la version radio de notre rencontre avec Joe Sacco :

[RADIO] Premier juillet 1916 : beau temps sur la Somme [INTÉGRALE]

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Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

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