— Le , par tonia.
Résistance
"Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent" - Lucie Aubrac
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En hommage à Lucie Aubrac, un entretien réalisé par François Ruffin avec elle et son mari.
A lire :
– la préface de Lucie et Raymond Aubrac à "L’autre campagne", en janvier 2007
Dépêche de l’AFP, ce jour :
PARIS, 15 mars 2007 (AFP/AFP) Dans l’un de ses derniers engagements, début 2007, Lucie Aubrac, qui fait l’objet d’un hommage unanime jeudi au lendemain de son décès, appelait à "résister à l’ordre établi", notamment au libéralisme et à une classe politique ayant "le plus grand intérêt à ce que rien ne change".
Dans la droite ligne de l’appel qu’elle avait signé en 2004 avec plusieurs figures de la Résistance pour que les jeunes générations réagissent face à la destruction du "socle des conquêtes sociales de la Libération", Mme Aubrac, âgée de 94 ans, a soutenu l’initiative baptisée "l’Autre campagne", lancée par des chercheurs et des acteurs du monde associatif de gauche dénonçant "la vacuité" des programmes politiques avant les élections présidentielle et législatives.
Un soutien matérialisé par une préface signée par le couple Aubrac dans l’ouvrage "L’Autre campagne, 80 propositions à débattre d’urgence", publié en janvier 2007 et regroupant notamment des textes de Susan George, d’Etienne Balibar ou d’associations comme Droit au Logement (DAL).
Dans ce texte intitulé "pour un autre programme", Lucie Aubrac, qui s’est aussi engagée aux côtés des sans-papiers, saluait "une audace réconfortante" et "une utopie réaliste" qui "exprime la possibilité de résister à l’ordre établi".
Elle dénonçait "dans une société pourtant si riche (...) le repli sur soi, la peur et le mépris de l’autre, le déni de l’intérêt général au bénéfice de quelques particuliers, bref le recul de la démocratie."
Le couple de résistants entrevoyait la nécessité "d’une autre forme de lutte, contre des adversaires et des obstacles qui ne sont plus, heureusement des forces armées ou des polices mais qui ne sont pas, pour autant, faciles à surmonter".
Parmi les obstacles recensés : "l’implantation solide, dans notre pays, de forces politiques, sociales et financières qui ont le plus grand intérêt à ce que rien ne change" et "disposent d’un large éventail de moyens matériels et psychologiques".
Mais aussi "l’emprise mondiale des forces financières, avec la constante accumulation d’énormes masses de capitaux...qui cherchent partout des placements rentables financièrement et/ou politiquement et ont "elles aussi, le plus grand intérêt à ce que rien ne change".
"Résister, c’est créer", concluait le texte signé Lucie et Raymond Aubrac, créer notamment, selon eux, "les conditions d’un combat victorieux".
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