Jean Ferrat : PRÉSENT ! Hommage plein d’archives et de chansons (26.12.1930 - 13.03.2010 )

Jean Ferrat, quinze ans déjà : le temps des cerises ne devrait plus tarder

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Il y quinze ans, juste avant le printemps, Jean Ferrat prenait son dernier train…

(illustration : Ernest Pignon-Ernest)

Ma France, Ma Môme, Potemkine, La Montagne… ses chansons courent toujours dans les rues. En voilà d’autres, connues ou moins connues, avec plein d’archives à (re)découvrir et à déguster dans l’ordre que vous voulez, prenez votre temps, offrez-vous ce luxe… et merci à l’ami Ernest Pignon-Ernest à qui nous empruntons son superbe dessin de Ferrat.

ORTF, 29 décembre 1968 : la liberté d’un seul, la liberté de tous [1min38]

ORTF, 29 décembre 1968
par Là-bas si j'y suis

Le bal du ciment

Pour nous, Jean Ferrat, c’est le bal du ciment. C’est le sublime message d’un auditeur tout ému, il y a quinze ans, sur le répondeur de l’émission, quand Jean Ferrat a plié ses gaules, parmi des centaines de messages. L’auditeur disait qu’il était maçon sur un chantier, un jour, quand il a entendu Ferrat dans le transistor qui chantait Aragon :

« Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi QUE CE BALBUTIEMENT »

Mais avec le bruit autour, l’ami auditeur a compris « QUE CE BAL DU CIMENT ». Ça l’a touché, à fond, tout autant. La lourdeur énorme du béton opposé à la légèreté du bal, du dimanche, du possible, de l’amour peut-être, de la grâce sûrement…

Si Aragon avait entendu ce malentendu, il l’aurait préféré, c’est évident. D’ailleurs, ce n’est pas un malentendu, c’est comme ça qu’on s’approprie les chansons et qu’on les invente et qu’elles restent vivantes. On vous dira : « Ferrat, c’est toute une époque ». C’est vrai, mais parfois c’est toutes les époques, la preuve, le 7 juillet 2024, ces quatre minutes et trente sept secondes de bonheur, quand MA FRANCE est devenue LA FRANCE !

Dimanche 7 juillet 2024, « Ma France » : 4min37 de bonheur !
par Là-bas si j'y suis

Ferrat, c’est nous

(illustration : Daniel Mermet)

Pourquoi on n’oublie pas ? Parce que Ferrat, c’est nous. La montagne, c’est chez nous, les marins de Potemkine, c’est nos frères, ma môme, c’est la mienne, la nuit et le brouillard, c’est en nous, c’est nous qui ne guérissons pas de notre enfance, c’est nous qui aimons à perdre la raison.

La Commune, Aragon, Robespierre et Neruda, Louise et Gisèle, c’est nos repères, les camarades et le goût du bonheur, c’est vous, c’est moi, la France de Ferrat, celle qui rêve, qui lutte et qui s’accroche aux branches du cerisiers, c’est nos enfants, c’est nos oiseaux, c’est nos ancêtres. Et le temps n’y change rien, on est toujours là en chœur, même un peu faux, tant pis, léger ou grave, lyrique ou cinglant, savant et populaire, le poing levé, les bras ouverts sans avoir encore trouvé la différence entre l’espoir de l’amour et l’amour de l’espoir.

Oui, Ferrat, c’est nous autres.

D.M.

Notre émission du 15 mars 2010 : la plus écoutée depuis l’invention des oreilles [53min19]

[RADIO] Hommage à Jean Ferrat [15 mars 2010]
Là-bas si j’y suis

Programmation musicale :
 Jean Ferrat : Camarade
 Jean Ferrat : Ma môme
 Jean Ferrat : Nuit et brouillard
 Jean Ferrat : Que serais-je sans toi
 Jean Ferrat : Pauvres petits c…
 Jean Ferrat : Les jeunes imbéciles
 Jean Ferrat : Le bilan
 Jean Ferrat : 17 ans
 Jean Ferrat : Un air de liberté
 Jean Ferrat : La porte à droite
 Jean Ferrat : Les cerisiers

2018 : Nuit et brouillard au Panthéon [3min02]

En 1963, la Radiodiffusion-télévision française interdisait Nuit et brouillard. 55 ans plus tard, en 2018, lors de l’hommage à Simone Veil au Panthéon, des jeunes gens reprenaient Nuit et brouillard, en chœur et en langue des signes :

« Nuit et Brouillard » pendant l'entrée au Panthéon de Simone Veil (1er juillet 2018)
par Là-bas si j'y suis

La chanson Camarade racontée par Olivier Besancenot dans notre série hebdo, chaque mardi, CHANTS DE BATAILLE. Attention, c’est un mot terrible CAMARADE !… [20min39]

https://youtube.com/shorts/IS--3iq6MMA

Anna Karina, Vivre sa vie, Jean-Luc Godard. Juke-box, flipper et MA MÔME ! (1962)[2min07]

« Ma Môme » de Jean Ferrat dans le film « Vivre sa vie », de Jean-Luc Godard
par Là-bas si j'y suis

Radiodiffusion-télévision française, « Discorama », 1964 [2min53]

France 2, « Vivement dimanche », début 2003. Une de ses toutes dernières émissions [1h08]

France 2, « Vivement dimanche », début 2003. Une de ses toutes dernières émissions
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