Tragédie sur le piquet de grève : ce lundi 27 janvier au matin, François, agent de maintenance sur le dépôt RATP de Vitry, qui reprenait le travail aujourd’hui après 52 jours de grève, a tenté de mettre fin à ses jours.
Selon des collègues à qui il s’est confié, les raisons de son geste ne font pas de doute : il s’agit de la politique répressive de la direction du dépôt envers les grévistes. En effet, François, pilier des grèves depuis le 5 décembre, fait partie des agents menacés de sanction disciplinaire par la RATP. En cause : une vidéo tournée le 10 décembre sur laquelle on voyait un agent non gréviste sortir son bus du dépôt et subir les collibets des collègues grévistes qui, selon la direction de la RATP, auraient entonné "une chanson à caractère homophobe".
Cet après-midi en protestation, les collègues de François, accompagnés d’élus, ont envahi les bureaux du dépôt de Vitry pour interpeller son directeur. Voici la prise de parole du maire d’Ivry, Philippe Bouyssou :
Présente également, la députée France Insoumise du Val-de-Marne Mathilde Panot interpelle le directeur du dépôt de Vitry qui applique les sanctions disciplinaires contre les grévistes : « Vous n’êtes pas obligé d’être les serviteurs zélés des ordres qu’on vous donne d’en haut (...) C’est irresponsable de faire ça, vous comprenez que c’est irresponsable ? »
Enfin, au cours de l’action, la caméra de notre reporter Taha Bouhafs saisit cette scène qui en dit long sur les rapports entre direction et salariés sur le site RATP de Vitry. Un machiniste s’adressant au directeur : « Monsieur le directeur, la semaine dernière vous vous en êtes pris à des jeunes collègues femmes grévistes. Vous leur avez dit de "dégager de là". Ensuite on est venus vous voir, vous vous êtes excusé et vous m’avez dit : "Ce n’est pas le directeur qui a parlé, mais l’homme" »
Nous vous donnerons des nouvelles de François aussi tôt que nous en avons, mais a priori ses jours ne sont plus en danger.
Mise à jour 27 janvier, 16h15 : Nous avons des nouvelles de François via son collègue et délégué syndical CGT Alexandre : "Il s’est tailladé l’avant-bras (...) mais son pronostic vital n’est pas engagé, c’est rassurant." Alexandre nous rappelle le contexte dans lequel est intervenu ce geste de François, qui reprenait aujourd’hui le travail après 52 jours de grève : "Ca ne peut pas être ça, l’issue d’un mouvement comme celui-là."