Une majorité opposée à la réforme (57%), une majorité qui approuve le mouvement (54%), mais aussi une majorité qui souhaite une pause avant la prochaine manif du 9 janvier [1]. Tiendra, tiendra pas ? Côté Macron et Medef, on espère le pourrissement et, comme toujours, on compte sur la trahison des « réformistes ». Mais les temps changent, la colère est profonde, elle vient de loin, face à la morgue et à la brutalité du pouvoir des riches. Depuis plus d’un an, le soulèvement des « gilets jaunes » a fait prendre conscience et confiance dans la force populaire.
Alors, tiendra ou tiendra pas ?
Notre reportage dans la manif du 19 décembre à Paris.
« On ne fait pas ça contre les enfants, au contraire. Si on est en grève depuis 15 jours contre la réforme des retraites c’est justement pour tous les enfants de ce pays ! On le fait pour eux ! » C’est la réaction de Basile, cheminot à la Gare de l’Est, après la décision de la SNCF de supprimer son service Junior pendant Noël, privant de trains 6000 enfants qui ne seront pas autour du sapin avec leurs familles. Une occasion pour le gouvernement et ses relais médiatiques de vomir sur ces grévistes sans coeur qui privent les enfants de vacances pour sauvegarder leurs privilèges.
« C’est dégueulasse » dit Bérenger Cernon, cheminot CGT à la Gare de Lyon, « la SNCF a décidé de remettre en vente ces tickets pour se faire du fric et pour nous faire passer pour des salauds, mais c’est eux les salauds ! ».
Dans la manifestation contre la réforme des retraites ce jeudi 19 décembre à Paris, personne n’était dupe de cette manœuvre pour discréditer le mouvement et tenter de retourner l’opinion publique et les 2/3 de français qui soutiennent toujours les grévistes.
Tout au long du parcours entre la gare de Lyon et la gare de l’Est, c’était l’union, le maître-mot. Unis contre l’offensive ultralibérale de trop.
Un reportage express de Dillah Teibi et Kévin Accart.