Rima Hassan et ses collègues du Madleen sont de retour. Accueil enthousiaste ! Elle promet d’autres bateaux pour bientôt contre le blocus infligé à Gaza. La flottille de la liberté a relancé la mobilisation face au génocide en cours.
La lutte continue non plus par la mer mais par la terre. Depuis Tunis, la caravane SOUMOUD (Résistance) est en route pour RAFAH côté égyptien. Une dizaine d’autocars et une centaine de voitures roulent à travers la Libye vers Le Caire avec des manifestants de partout, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie, pour dire FREE PALESTINE dans toutes les langues.
Mais on s’inquiète, arriveront-ils au but ?
Par ailleurs, quatre mille militants de soixante pays ont réservé des vols pour Le Caire. Le but est de rejoindre El Arich à 344 km au nord du Sinaï, puis continuer à pied (50km) en trois jours jusqu’à RAFAH au sud de l’enclave. Ils viennent de partout : France, Canada, Portugal, Italie, Turquie, Suisse, Chili, Espagne, Afrique du Sud… Le but n’est pas d’entrer dans Gaza mais d’apporter un soutien symbolique aux Palestiniens de Gaza, bombardés et affamés.
Bien sur, les autorités israéliennes ont fait pression sur l’Égypte pour bloquer la marche. Au Caire, dès leur arrivée, des marcheurs ont été interpellés et bloqués dans des centres de rétention à l’aéroport. Le président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi redoute tout ce qui peut encourager dans son pays une contestation qu’il a bien du mal à contenir.
Mais, on peut faire confiance à l’illustre « communauté internationale » pour intervenir et permettre cette marche symbolique de pure et simple solidarité, qui n’est pas sans rappeler les marches historiques contre la ségrégation raciale et les mobilisations contre la guerre au Vietnam dans les années 60.
À partir d’indignations morales comparables, ces mouvements se sont politisés à travers le monde et ont entrainé l’effervescence de 1968 et de ses lendemains qui ont chanté, parfois faux mais pas toujours. Du féminisme à l’écologie, des avancées, indirectes mais indéniables, ont des liens avec ces surprises de conscience.
Alors, soixante ans après la génération Vietnam, voici la génération Gaza ?
Sauf que cette fois l’Occident se tait et se fait complice d’un génocide qu’il peut suivre en direct.
Sans surprise, la plupart du monde politique et médiatique justifie le massacre ou regarde ailleurs. La solidarité pour Gaza est un délit. Marcher jusqu’à une frontière fait de vous un délinquant. L’État de Palestine est reconnu par 75% des habitants de cette planète, par 146 États sur 193.
La main sur le cœur, le pleutre Macron évoque une « reconnaissance » pour bientôt sans doute probablement. Si certains États européens sont moins lâches, l’Occident riche n’existe plus que par des tonnes de bombes sur un peuple affamé et par des chars qui roulent sur des enfants morts.
Gaza, oui ! Le Vietnam du Sud global !
Et qui disait « I have a dream ! » ?