La Cour pénale internationale (CPI) a émis ce 21 novembre 2024 un mandat d’arrêt contre le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ainsi que contre l’ex-ministre de la défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deïf.
Malgré pressions, manœuvres et requêtes multiples exercées depuis six mois par Israël et ses alliés, influenceurs et lobbies en tous genres, la CPI a résisté et fini par lancer ces mandats d’arrêt que Joe Biden avait jugés « scandaleux » et qu’Antony Blinken avait dénoncés comme « une honte ».
C’est la première fois que les dirigeants d’une démocratie sont concernés par une telle procédure.
Les accusations portent notamment sur des « crimes de guerre pour l’utilisation de la famine comme méthode de combat » et « crimes contre l’humanité pour meurtres, persécutions et d’autres actes inhumains », de même qu’« attaques intentionnellement dirigées contre la population civile ».
Le Hamas salue « une étape importante vers la justice », sans tenir compte qu’un mandat d’arrêt vise aussi Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien mais on affirme qu’il serait mort.
Ces mandats exposent les dirigeants d’Israël et du Hamas à un risque d’arrestation et de transfert à La Haye. La CPI ne dispose pas de sa propre force de police et s’en remet aux États membres pour les arrestations si les personnes visées entrent dans l’un des 124 pays membres de la CPI. Ni Israël, ni les États-Unis n’en sont membres.
Pour Yoav Gallant, ministre de la défense au moment des faits, cette décision « crée un dangereux précédent contre le droit à se défendre soi-même et à mener une guerre morale et elle encourage le terrorisme meurtrier ».
Donald Trump a toujours été un adversaire farouche de la CPI et on peut s’attendre à des pressions de toutes sortes sur les collaborateurs de la Cour.
Avant tout sans surprise, la décision de la CPI a été qualifiée d’antisémite par le gouvernement israélien.
Nétanyahou a été clair : « la décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable a un procès Dreyfus d’aujourd’hui qui se terminera de la même façon. »
On peut sans peine prévoir le titre du prochain article du philosophe BHL : « J’ACCUSE ! »