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Point sur la grève - 16e jour

Nous entrons ce vendredi 20 décembre dans le 16 e jour de grève contre la réforme des retraites, alors que certains organes de presse titrent désormais sur les réflexes de "survie" au mouvement à l’approche de Noël et sur la baisse du nombre de grévistes à la SNCF.

  • D’après la direction de la SNCF, encore 9,5 % du personnel total de l’entreprise est en grève aujourd’hui, chiffre qui s’élève à 58,3 % parmi les conducteurs.
  • La SNCF a par ailleurs annoncé qu’environ un TGV et un Intercités sur deux circuleront les 23 et 24 décembre. Ces chiffres sont cependant provisoires, et les petites lignes seront davantage touchées.
  • Le gouvernement tente d’amadouer les salariés de la RATP et de la SNCF, et surtout les directions syndicales, en promettant de "lisser" la mise en œuvre de la réforme des retraites dans le temps. Objectif : fracturer le mouvement en jouant sur les différences de génération. Un article du Monde fait le tour des propositions mises sur la table par la SNCF et la RATP.
  • Les remorqueurs du port du Havre ont voté la reprise du travail aujourd’hui après trois jours de grève. Néanmoins, ils préviennent d’un probable redémarrage du mouvement en janvier, nous informe Paris-Normandie.
  • À Lyon, 80 cheminots ont réussi à entrer dans le bâtiment de la région Auvergne-Rhône-Alpes et à interrompre l’assemblée plénière consacrée au budget pour présenter leurs revendications, selon La Montagne. Ils ont pour ce faire occupé la place du très droitier président de région, Laurent Wauquiez, qui n’était pas présent. C’est à voir ici.
  • L’UNSA est le premier syndicat à lâcher le mouvement en appelant à une "pause" dans la grève pour les vacances scolaires, par la voix de Laurent Escure, dirigeant de l’UNSA-Ferroviaire.
  • la CFDT, bien que s’affichant toujours opposée au projet du gouvernement, a appelé sa branche ferroviaire à observer également une "trêve", mais c’est à celle-ci que reviendra la décision, qui doit être prise dans la journée. Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a aussi annoncé sur France Inter ce matin que "ça allait monter très très fort au mois de janvier". En réalité, il a déjà annoncé que la CFDT n’appelait pas à la journée de grève interprofessionnelle du 9 janvier, lancée par la CGT. L’Union syndicale Solidaires appelle de son côté à entretenir la grève pendant les vacances, avant les nouveaux points forts du mois de janvier.

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Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

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Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.