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LREM refuse la Commission d’enquête sur l’étude d’impact de la réforme des retraites

De quoi avait peur la majorité ? Les députés LREM et Modem de la commission des affaires sociales ont repoussé mercredi 4 mars la proposition de créer une commission d’enquête sur la « sincérité » de l’étude d’impact.

Le groupe socialiste avait décidé d’user pour l’occasion de son « droit de tirage » pour déclencher une commission d’enquête sur « la sincérité, l’exhaustivité et l’exactitude » de l’étude d’impact de la réforme des retraites. Le « droit de tirage » est une disposition de la Constitution permettant à tous les groupes parlementaires de déclencher une fois par année une commission d’enquête. Pour rappel, une Commission d’enquête parlementaire possède des droits d’investigations considérables, qui lui permettent de convoquer et de faire parler sous serment à peu près qui elle veut.

Si les motions de censure étaient dispersées, la proposition de Commission d’enquête des socialistes était soutenue par l’ensemble de l’opposition, des communistes au parti Les Républicains.

Mais ce matin, en commission des affaires sociales, LREM a dit non à l’enquête parlementaire à 23 voix pour et 35 contre.

« Il n’y a que de petits députés pour craindre ça ! Une commission d’enquête c’est fait pour informer le Parlement. Quand on craint une vérité, on couvre un mensonge » s’indigne Boris Vallaud, le député PS des Landes qui avait déposé la résolution, cité par le Huffington Post.

L’enquête sur cette étude d’impact falsifiée, caviardée et étrillée par le Conseil d’Etat n’aura donc pas lieu. Calculs faux, exemples disparus, bidonnage autour de l’âge d’équilibre : il y a deux semaines dans la chronique de Didier Porte, notre employé de la semaine vous faisait une recension des plus belles perles contenues dans cette étude d’impact.

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.