Sophie Wahnich et Daniel Bensaïd : Octobre 17, la révolution trahie Abonnés

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L’expérience révolutionnaire passée est-elle un outil de réflexion pour aujourd’hui et pour l’avenir ? Pour l’historienne Sophie Wahnich, la Révolution d’Octobre 1917 n’est pas terminée. La spécialiste de la Révolution française présente les écrits de Daniel Bensaïd, regroupés par les éditions Lignes sous le titre Octobre 17, la Révolution trahie : un retour critique sur la Révolution russe : « On doit travailler non pas sur des cadavres mais sur des brisures d’utopie. »

Sophie Wahnich (photo : Vladimir Slonska-Malvaud)

En 2008, le philosophe Daniel Bensaïd revenait avec Pierre Baton, dans l’émission « Les oreilles loin du front » (Fréquence Paris Plurielle), sur treize dates marquantes du XXème siècle. Parmi elles, le 25 octobre 1917 :

Regard sur le XXe siècle : Daniel Bensaïd [Fréquence Paris Plurielle]
Là-bas si j’y suis

Sophie Wahnich et Daniel Mermet (photo : Vladimir Slonska-Malvaud)

Merci à Sophie Wahnich et à Pierre Baton.

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journaliste : Daniel Mermet
préparation : Jonathan Duong
réalisation : Jérôme Chelius, Sylvain Richard, Franck Haderer et Alexandre Lambert
photos : Vladimir Slonska-Malvaud

Dossier : Octobre 17

Qu’est-ce que vous préférez, l’étoile rouge ou le couteau entre les dents ? Le 20ème siècle s’est construit et s’est déchiré sur ces deux images engendrées par la Révolution d’Octobre 1917, admiration aveugle ou rejet épouvanté, espoir ou repoussoir. La page est tournée aujourd’hui, les dix jours qui ébranlèrent le monde ne mettent plus le feu aux tempes. Pour ce centième anniversaire, on entend juste le bruit des pantoufles des éditorialistes qui nous rappellent que Lénine, c’est comme Staline, et Staline, c’est comme Hitler, et Mélenchon, c’est comme Le Pen.

À écouter

À voir

À lire

Dans les livres

  • Que faire de 1917 ?

    « Une centaine d’années plus tard, la révolution russe mérite d’être dégagée du mausolée ou de la fosse commune où l’ont respectivement enterrée le stalinisme et le capitalisme », écrit Olivier Besancenot. C’est donc à une contre-histoire de 1917, ce moment « qui a incarné un immense espoir politique », que s’est attelé le porte-parole du NPA, deux fois candidats à la présidentielle pour la LCR. Dans son livre, il a voulu redonner toute la place au véritable héros de cette période, « le peuple russe (…) qui s’est dressé contre le tsarisme et la guerre ». Il est question de liberté, d’émancipation et de l’espoir d’un affranchissement toujours aussi vifs hier qu’aujourd’hui.
  • Octobre 17, la révolution trahie

    Le centième anniversaire d’octobre 1917 est l’occasion pour les éditions Lignes de rassembler les textes de Daniel Bensaïd qui n’a cessé d’effectuer « un retour critique sur la révolution russe ». Entreprise nécessaire aux yeux de ce théoricien de trotskysme mort en 2010 qui s’est toujours intéressé à cet évènement considérable dont le vingtième siècle a dépendu. Parce que pour lui, l’avenir dépend de ce que nous faisons du passé. Parce qu’il a cherché à distinguer cette révolution de sa terrible postérité antirévolutionnaire, bureaucratique et stalinienne avec laquelle on s’est employé à la confondre. Ce livre est présenté par Sophie Wahnich.
  • Les Russes, l’esprit d’un peuple

    Historien, spécialiste de la Russie et de l’Union Soviétique, Marc Ferro a été un des premiers à avoir accès, en URSS, aux archives du Parti Communiste. Lors de ses nombreux voyages et recherches, il a vécu le stalinisme, la perestroïka, les bouleversements politiques et la vie quotidienne d’un peuple qu’il connait très bien. 2017 est l’occasion de parler de la Révolution de 1917 et du régime soviétique, apporter sa propre analyse et évoquer quelques souvenirs personnels, conversations avec les témoins de cet évènement considérable.
  • 10 jours qui ébranlèrent le monde

    « Il est temps que toi et les autres connaissiez la véritable situation politique en Russie en ce moment crucial. » écrit, en octobre 1917, John Reed à un de ses amis. Le journaliste américain qui avait parcouru le Mexique révolutionnaire et l’Europe en guerre, se trouve à Petrograd quand éclate la révolution soviétique. Il la vivra aux côtés de ceux qui la font. De retour aux États-Unis, John Reed rédigera ces 10 jours qui ébranlèrent le monde, texte qui deviendra un best-seller. Il y raconte le tourbillon révolutionnaire dans lequel on peut se perdre tant la densité des évènements est forte, les retournements de situations sont nombreux et les acteurs multiples. Le centenaire de la révolution d’Octobre est l’occasion d’une nouvelle… Lire la suite

Voir aussi

  À LIRE :

L’optimisme contre le désespoir, entretiens de C.J. Polychroniou avec Noam Chomsky (Lux Éditeur, 2017)

« Noam Chomsky on Anarchism, Communism and Revolutions », l’entretien original de C.J. Polychroniou avec Noam Chomsky, publié le 17 juillet 2016 par Truthout

Que faire de 1917, un livre d’Olivier Besancenot (Autrement, 2017)

Des soviets au communisme bureaucratique, un livre de Marc Ferro (Gallimard, 1980)

Les bolcheviks prennent le pouvoir, un livre d’Alexander Rabinowitch (La Fabrique, 2016)

La Révolution russe, une histoire française : lectures et représentations depuis 1917, un livre d’Éric Aunoble (La Fabrique, 2016)

 À VOIR :

Reds, un film de Warren Beatty (Paramount Pictures, 1981)

Lénine, une autre histoire de la révolution russe, un documentaire de Cédric Tourbe (ARTE France, Agat Films & Cie, 2017)

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Une sélection :

La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.