Souriez, vous êtes espionnés !

Si t’as rien à te reprocher, t’as pas peur d’être surveillé Abonnés

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Le , par L’équipe de Là-bas

« La menace n’a jamais été aussi importante ! Nous n’avons jamais eu affaire à ce type de terrorisme dans notre histoire. » Sur France Inter le 23 avril Manuel VALLS n’a pas hésité a frapper très fort pour nous terroriser contre le terrorisme.
La veille par hasard un "dangereux suspect" avait été arrêté avec un grand concert de tam-tam médiatique. Un suspect en forme d’aubaine pour un Manuel Valls en campagne pour imposer la nouvelle "loi sur le renseignement" qui soulève quelques protestations. Les Verts comme le Front de Gauche, la ministre Christiane Taubira aussi bien qu’un dangereux gauchiste comme Jacques Toubon, la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty International, le juge antiterroriste Marc Trévidic, de même que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) mais aussi l’extrême droite et une partie de la droite. Ça fait beaucoup.
Mais pourquoi tant de défiance ? Cette loi va permettre de lutter contre la criminalité, par exemple contre l’évasion fiscale qui, rappelons-le, coûte chaque année 80 milliards d’euros à la France ? Pourquoi en douter ?
La loi sera votée le 5 mai prochain avant d’être soumise au Sénat. Si l’on en croit les sondages, la démarche aurait le soutien de l’opinion. Mais nous sommes allés dans les rues de Paris, micro en main pour montrer que « l’opinion ça se travaille » (reportage d’Anaëlle VERZAUX et Gaylord VAN WYMEERSCH).
Sécurité ou Liberté ? C’est un débat politique fondamental depuis toujours. Ces derniers temps les images étaient claires. La droite c’est la poigne, la gauche c’est plus cool. Chacun sa clientèle.La gauche accuse la droite de fascisme, la droite accuse la gauche de laxisme. La guerre des gros bras et des mauviettes en somme. Mais aujourd’hui le client déboussolé demande de l’ordre et du bâton. Et le "socialiste" Manuel Valls répond. Il répond très fort. Tous surveillés, tous écoutés. "Je suis Charlie" est devenu "Je suis sur écoute". Avec sa loi il inverse les rôles. La gauche c’est les faucons, la droite c’est les colombes. Pas complètement puisqu’une partie de la droite l’approuve et demande encore plus de barbelés dans la prairie comme le charmant Eric Ciotti. Le comble c’est le FN opposé à la loi et qui se retrouve du côté des peace and love dégénérés. Vivement que Robert Menard et ses copains de l’OAS remettent de l’ordre dans tout ça.
En attendant voici des points de vue dans tous les domaines concernés par cette loi : Justice, Média, Police, Politique, Internet.
Avec, autour de Daniel MERMET :
Jérémie ZIMMERMANN de la Quadrature du Net,
Laurence BLISSON du Syndicat de la Magistrature,
Dominique PRADALIÉ du Syndicat National des Journalistes,
Olivier BESANCENOT du Nouveau Parti Anticapitaliste,
Alexandre LANGLOIS de la CGT-Police.


Les différentes séquences de l’émission
01. Vos messages sur le répondeur
Là-bas si j’y suis

01 : Vos messages sur le répondeur

Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. », disait Benjamin FRANKLIN, l’un des rédacteurs de la Constitution américaine. Manuel VALLS lui, ce jeudi 23 avril sur France Inter, ne comprend pas bien « c’est quoi ce débat sur les libertés » (13’40) :
http://www.dailymotion.com/video/x2nn50b_manuel-valls-cinq-attentats-ont-ete-dejoues-depuis-janvier_news


02 : Rien à me reprocher, pas peur d’être surveillé !

Selon un récent sondage Odoxa, 69% des Français « sont favorables à la loi Renseignement parce qu’ils sont convaincus qu’elle sera utile, même si elle risque de les priver de certaines libertés et de menacer leur vie privée. » Anaëlle VERZAUX et Gaylord VAN WYMEERSCH sont allés vérifier dans les rues de Paris.

Dominique PRADALIÉ (SNJ) : la loi est une menace pour les journalistes mais pas seulement.

Laurence BLISSON, juge de l’application des peines et Secrétaire nationale du Syndicat de la Magistrature : les dispositifs de surveillance prévus vont échapper au contrôle du pouvoir judiciaire. Plus de contrôle des services de renseignement et du Premier ministre.

Jérémie ZIMMERMANN de la Quadrature du Net : le projet de loi transforme un service de renseignement qui peut être utile et démocratique quand il est ciblé en un système de surveillance de masse. Les "mouchards" prévus par la loi permettront aux autorités de scanner toutes les activités en ligne, y compris les conversations privées, de n’importe quel citoyen.

Rassemblement contre le projet de loi, le 13 avril 2015 devant l’Assemblée nationale


03 : Qui va surveiller les surveillants ?

Dans cette affaire, le socialiste Manuel VALLS est soutenu par l’UMP Éric CIOTTI, président de la "commission d’enquête parlementaire sur la surveillance des filières et des individus djihadistes". Pour Éric CIOTTI c’est clair, la France est en guerre :

« On a besoin de donner plus de moyens humains et matériels bien sûr à nos services de renseignement, mais aussi de sécuriser leur intervention. Il faut qu’ils puissent écouter, il faut qu’ils puissent sonoriser des logements, il faut qu’ils puissent mettre des balises sous les véhicules. Tout cela aujourd’hui n’est pas autorisé pour détecter la menace. Parce que l’enjeu est là : on sait qu’il y a 1 300 djihadistes, au minimum, identifiés. Le rythme des départs continue, et le rythme des retours s’accroît fortement. Donc le danger est très important, il demeure très très élevé, je crois qu’il n’a jamais été aussi élevé. »

Mais à droite également, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer non seulement l’inefficacité de la loi, mais aussi son atteinte aux libertés.


04 : Souriez, vous êtes espionnés !

Dans un article du 16 avril, Le Monde.fr souligne l’hypocrisie du gouvernement. En 2009, le Parti socialiste, très critique envers Sarkozy, publiait La France en libertés surveillés, dans lequel il dénonçait que « lors de l’examen des nombreux projets de lois antiterroristes déposés depuis les attentats du 11 septembre 2001, Nicolas Sarkozy s’est à chaque fois appuyé sur la peur du terrorisme ressentie par la population pour s’affranchir des réserves posées par la CNIL ».

La même Commission nationale de l’informatique et des libertés qui aujourd’hui ne manque pas de remarquer que « l’ensemble des dispositions ainsi projetées permettra la mise en œuvre de mesures de surveillance beaucoup plus larges et intrusives que ce qu’autorise le cadre juridique actuel en matière de renseignement. En effet, parmi les nouvelles techniques de recueil de renseignement légalisées ou autorisées, certaines sont susceptibles de conduire à une surveillance massive et indifférenciée des personnes. »

Olivier BESANCENOT, du Nouveau Parti Anticapitaliste, félicite le gouvernement pour son mensonge : il fait croire au grand public que le projet de loi ne concerne que les "terroristes". Pourtant, derrière ce prétexte, ce sont aussi les lanceurs d’alerte, les zadistes, les militants, les syndicalistes qui pourront être surveillés au nom de la défense des « intérêts économiques ou scientifiques essentiels » de la France.

Alexandre LANGLOIS de la CGT-Police apporte également son point de vue de policier en charge du renseignement.


05 : Gérard MORDILLAT et le saint torchon

Photographie du suaire par Giuseppe Enrie en 1931

Jusqu’au 25 juin prochain, plus d’un million de personnes sont attendues à Turin pour un événement exceptionnel : on ressort le suaire de son coffre ! Ce fameux drap dans lequel on aurait enveloppé le corps du Christ à la descente de la croix, et qui depuis le XIVème siècle constitue une opération commerciale bien rodée. Gérard MORDILLAT détricote l’histoire ce linge cousue de fil blanc...

Le suaire photographié par Secundo Pia en 1898

Le suaire exposé à Turin


Merci à l’équipe de La Rotonde : Renaud Barillet, Samuel Chêne, Mathieu Ardaillon.

Programmation musicale :
 Cybercriminal, par La Caravane passe
 Ils ont peur de la liberté, par Keny Arkana
 Souriez vous êtes filmés, par François Gaillard

À noter :

 Howard Zinn : une Histoire populaire américaine, le film d’Olivier AZAM et Daniel MERMET sort en salles le 29 avril >>>>>>>>> Pour connaître toutes les salles et tous les débats, rendez-vous sur www.histoirepopulaireamericaine.fr


N’oubliez pas que le répondeur attend vos messages au 01 85 08 37 37.

Présentation : Daniel MERMET
Reportage : Anaëlle VERZAUX et Gaylord VAN WYMEERSCH
Réalisation : Guillaume GIRAULT
Répondeur : Stéphanie FROMENTIN
Préparation : Jonathan DUONG et Anaëlle VERZAUX

(vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique "Mon compte", en haut à droite de cette page)

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    C’est évident, c’est un pogrom. Le mot va être repris partout. Récupération, instrumentalisation, surenchère délirante. Il faudra plusieurs jours pour qu’un peu d’information et qu’un peu de réflexion parviennent à montrer un peu de vérité. Trop tard bien sûr, on connaît : le mensonge monte par l’ascenseur, la vérité prend l’escalier.

    C’est le leader d’extrême droite Geert Wilders qui a dégainé le premier en lâchant à chaud le mot POGROM. C’est, huit jours plus tard, Femke Halsema, la maire d’Amsterdam, qui regrette publiquement d’avoir utilisé ce mot-là et qui dénonce l’opération de « propagande » de la part du gouvernement Nétanyahou.

    Et ça, Dillah, ça l’étonne.

  • Mandat d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou, Yoav Gallant et le chef du Hamas pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité DREYFUS, C’EST MOI ! Nétanyahou encore victime d’antisémitisme… Accès libre

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  • On a trouvé le contraire exact de Donald Trump ! Lucie Castets, pas seulement le tube de l’été ? Accès libre

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    Comme par magie, elle est sortie du chapeau de la gauche le 23 juillet 2024. La voix des dieux de gauche est sortie des nuages : « petite Lucie, tu vas faire première ministre ! ». « Quoi ? Moi ? Qui n’ai aucun mandat, qui ne demande rien, qui ne connais guère la jungle politicienne ? »

    La voilà poussée en pleine lumière et, miracle incroyable, toutes les gauches sont d’accord pour l’installer à Matignon. Après Léon Blum et François Mitterrand, la gauche unie s’appelle Lucie Castets. On l’acclame, on lui joue Lucy in the Sky, oui mais c’est qui ? Énarque, économiste, militante des services publics, ouverte au compromis et toutes gauches compatible. Dans les rédactions, on est partagé, doit-on écrire haut fonctionnaire ou haute fonctionnaire ? Vite fait la voilà médiatisée, la voilà peopolisée, la voilà dézinguée : Lucie et son rouge à lèvres, ce sera juste le tube de l’été, et basta. Matignon, c’était pour de rire, pour le carrosse c’est retour citrouille. Oui mais dans Castets, il y a castagne, la gauche ne l’a pas lâchée et pour la suite elle est très décidée. Mais décidée à quoi ? Dialogue avec Laurence De Cock.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Mahmoud Darwich : « Sur cette terre » Accès libre

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    Il est bien sûr l’un des plus grands poètes palestiniens, mais aussi sans doute le poète de langue arabe le plus lu dans le monde, dont la renommée est toujours internationale, quinze ans après sa disparition.

    Riche de dizaines de publications en vers mais aussi en prose, son œuvre a été traduite dans le monde entier. C’est l’ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, Elias Sanbar, qui l’a traduit en français. Si on ne mesure pas forcément en France toute l’importance de Mahmoud Darwich, c’est que les Français n’accordent plus à la poésie la place qu’elle occupe toujours dans le monde arabe, et singulièrement Pour les Palestiniens. Comme l’explique Elias Sanbar, « dans la culture palestinienne, dans la mesure où c’est un peuple qui est privé de ses lieux, il peut habiter le poème. C’est pour cela que par exemple quand l’exil commence en 1948, les gens transportent avec eux des poèmes, et pas des romans ».

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

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On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

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En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

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« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.