« Si les abattoirs avaient des vitres, on serait tous végétariens »

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[RADIO] Benoît Bréville : si les abattoirs avaient des vitres, on serait tous végétariens

En 2015, l’association PETA (Pour une éthique dans le traitement des animaux) utilisait l’image de l’ancienne escort-girl Zahia dans une campagne contre la consommation de viande.

« Si les abattoirs avaient des vitres, on serait tous végétariens. [1] » Cette phrase, on la doit à l’ancien Beatles Paul McCartney, végétarien et soutien actif de l’association PETA, « Pour une éthique dans le traitement des animaux ». Depuis le XIXème siècle, la consommation de viande a été multipliée par quatre en Europe [2]. Autrefois signe de distinction et d’aisance matérielle, la viande a aujourd’hui changé de camp, et les classes populaires en consomment désormais plus que la bourgeoisie [3].

Pour encourager cette consommation, l’industrie agroalimentaire n’a cessé d’augmenter la productivité et les rendements, pour produire toujours plus et à moindre coût. La conséquence, c’est que les abattoirs industriels se sont transformés en usines de torture à la chaîne, régulièrement dénoncées par les militants de la cause animale, comme l’association L214. L’antispécisme, qui veut mettre fin à l’exploitation des espèces animales par l’espèce humaine, reprend du poil de la bête. La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs s’inquiète : les actions contre les commerces de viande se multiplient en France, par des militants animalistes qui s’en prennent aux vitrines et répandent du faux sang.

Pendant ce temps, les multinationales de la viande sentent le vent tourner et sautent sur le cheval : si la viande n’a plus la cote, fabriquons des steaks sans viande ! Ça a la couleur de la viande, ça a le goût de la viande, mais ça n’est pas de la viande : c’est un savant mélange de dizaines d’ingrédients plus ou moins naturels concocté en laboratoire. Et si les usines de la foodtech avaient des vitres, serait-on tous végétariens ?

Un entretien de Jonathan Duong avec Benoît Bréville, rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique.

https://www.facebook.com/groland/videos/le-b%C3%AAtisier-l214-pour-pouvoir/1744652308878643/

Programmation musicale :
 GiedRé : Les Rois des animaux
 Les Garcons de la rue : Les Joyeux Bouchers

Merci à Sophie Durand-Ngô du Monde Diplomatique.

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Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

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