« Si les abattoirs avaient des vitres, on serait tous végétariens. [1] » Cette phrase, on la doit à l’ancien Beatles Paul McCartney, végétarien et soutien actif de l’association PETA, « Pour une éthique dans le traitement des animaux ». Depuis le XIXème siècle, la consommation de viande a été multipliée par quatre en Europe [2]. Autrefois signe de distinction et d’aisance matérielle, la viande a aujourd’hui changé de camp, et les classes populaires en consomment désormais plus que la bourgeoisie [3].
Pour encourager cette consommation, l’industrie agroalimentaire n’a cessé d’augmenter la productivité et les rendements, pour produire toujours plus et à moindre coût. La conséquence, c’est que les abattoirs industriels se sont transformés en usines de torture à la chaîne, régulièrement dénoncées par les militants de la cause animale, comme l’association L214. L’antispécisme, qui veut mettre fin à l’exploitation des espèces animales par l’espèce humaine, reprend du poil de la bête. La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs s’inquiète : les actions contre les commerces de viande se multiplient en France, par des militants animalistes qui s’en prennent aux vitrines et répandent du faux sang.
Pendant ce temps, les multinationales de la viande sentent le vent tourner et sautent sur le cheval : si la viande n’a plus la cote, fabriquons des steaks sans viande ! Ça a la couleur de la viande, ça a le goût de la viande, mais ça n’est pas de la viande : c’est un savant mélange de dizaines d’ingrédients plus ou moins naturels concocté en laboratoire. Et si les usines de la foodtech avaient des vitres, serait-on tous végétariens ?
Un entretien de Jonathan Duong avec Benoît Bréville, rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique.
https://www.facebook.com/groland/videos/le-b%C3%AAtisier-l214-pour-pouvoir/1744652308878643/
Programmation musicale :
– GiedRé : Les Rois des animaux
– Les Garcons de la rue : Les Joyeux Bouchers
Merci à Sophie Durand-Ngô du Monde Diplomatique.