Gaza - Israël. Entretien avec RONY BRAUMAN, médecin, ex président de MSF ( PODCAST | 38’07)

RONY BRAUMAN : EXPLIQUER N’EST PAS EXCUSER

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement


Écouter l’entretien :

[RADIO] Rony Brauman : « Expliquer n’est pas excuser »

L’OPPRIMÉ ET L’OPPRESSEUR SONT TOUS DEUX DÉPOSSÉDÉS DE LEUR HUMANITÉ

C’est un terroriste qui a dit ça, accusé d’attentats criminels et condamné à perpétuité, un certain Nelson Mandela. Oui, un terroriste. Libéré au bout de 27 ans, il a tout fait pour que l’opprimé et l’oppresseur retrouvent le chemin de leur humanité.
L’histoire va en sens inverse à Gaza ces jours-ci.
Pour Rony Brauman c’est un double suicide, un « suicide national bilatéral ». Il parle même de « contagion suicidaire ».

« Nous sommes une villa dans la jungle », avait déclaré jadis un premier ministre israélien, « une villa moderne et prospère au milieu de la jungle ». Yoav Gallant, l’actuel ministre de la Défense, vient de le confirmer, "Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence".
Dépossédés de leur humanité, les animaux sauvages finissent par vous dévorer, vous, votre vieille mère et vos enfants partis danser joyeusement.
Et vous n’êtes que larmes, peurs, haine et revanche à mort. Avec l’énorme déploiement de toute votre puissance militaire, la plus puissante au monde, ce n’est plus seulement votre humanité dont vous êtes dépossédés, c’est de la vie dont vous vous séparez, du vivant.
Ce qui me fait dire ça ?
Demandez à un enfant de Gaza de vous dessiner un oiseau.
Il vous dessine un drone.
Oui, un drone. Et il vous dit « C’est un oiseau ».

Aujourd’hui le drone survole la NAKBA.
La Nakba, c’est la catastrophe, c’est la répression qu’ont subie les palestiniens chassés de leur territoire, de leur maison, en 1948. C’est l’exode. C’est le traumatisme originel des palestiniens.
Or, regardez ces deux images, 75 ans après, à nouveau l’exode.

Daniel Mermet

Auteurs :
journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Sylvain Richard

Pour aller plus loin, écoutez notre reportage : « Au nom de Jésus, gardez Gaza ! » (Podcast, 14 mars 2005)


Écouter le reportage :

[RADIO] « Au nom de Jésus, gardez Gaza ! »

Aux États-Unis les millions de Chrétiens sionistes exercent une influence considérable sur la politique du pays. Nous les retrouvons aujourd’hui en pèlerinage en Israël entre la source du Jourdain et le lac de Tibériade, à l’endroit précis où Jésus a marché sur l’eau.
Un reportage de Giv Anquetil et Daniel Mermet du 14 mars 2005

Programmation musicale :
Alleluia garanti - Jean Yanne

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

Le

La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

Le

« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

Le

Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.