Aude Lancelin reçoit Régis Debray

Régis Debray : « Le moment Macron » Abonnés

1

Le

Il a connu l’époque des militants et même celle des guérilleros en Amérique latine, il a traversé celle des notables socialistes français entrés à l’Élysée dans les années 1980, il vit désormais au temps des start-upers parvenus sous les lambris. 2017, une année sans doute charnière, peut-être même terminale pour une certaine idée de la France. Un basculement que nous avons eu envie d’analyser en compagnie de Régis Debray. Au sujet du tournant que nous vivons, mais pas seulement, l’intellectuel publie en effet un petit texte, Le Nouveau pouvoir (éditions du Cerf), mélange de réflexions sur le macronisme, l’outil Internet et l’émergence du « nouvel axe de civilisation » auquel on assiste, sous couvert d’arrivée d’une nouvelle génération aux commandes.

« Derrière l’apothéose du manager, nous trouvons l’individualisme protestant auto-entrepreneur de son salut », croit deviner Debray. Tout système de pouvoir s’appuie sur un certain système de communication, affirme aussi le « médiologue », dont on peut lire les analyses chaque trimestre dans la revue Médium (Gallimard). Le moment Macron, c’est le triomphe de l’univers mental numérique, l’effondrement du parti au profit du réseau, la ringardisation de l’État, et bien d’autres phénomènes face auxquelles la réaction politique tarde à s’organiser. Entre la vulgarité américaine de la photo officielle présidentielle, et le passage furtif du candidat Macron à la basilique Saint-Denis avant son élection, une édition de la « Guerre des Idées » pour mieux cerner la nature du moment que nous vivons.

Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !

Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

Je m'abonne J'offre un abonnement

Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous

journaliste : Aude Lancelin
réalisation : Jonathan Duong
image : Léa Bardiau
montage : Cécile Frey
son : Alexandre Lambert

L'équipe de Là-bas attend vos messages dans les commentaires et sur le répondeur au 01 85 08 37 37 !

Voir aussi

Médium, une revue trimestrielle dirigée par Régis Debray (éditions Gallimard)

Sur notre site

Dans les livres

  • Le nouveau pouvoir

    Comment comprendre l’évènement Macron ? Tel est l’objectif du nouvel essai de Régis Debray qui assure que « l’apparent changement politique marque en fait une profonde mutation culturelle ». De quoi s’agit-il ? Pour lui, la France, notre bon vieux pays catho à la laïcité toute républicaine est saisi par un mouvement de fond, celui de « l’avènement planétaire de la civilisation issue du néo-protestantisme ». Serions-nous devenus tous protestants ? La thèse est originale, pas forcément insensée, évidemment controversée.
  • Civilisation. Comment nous sommes devenus américains

    C’est un panorama, que dis-je une fresque, une épopée que brosse Régis Debray avec son ton particulier teinté de tristesse aigre douce et sa plume agile et frondeuse. Le constat est que nous sommes devenus américains. Par imprégnation, de la Cia au rap, des séries House of cards à Baron noir, nous sommes en plein chambardements. Notre pré carré hexagonal se rétrécie, la bannière étoilée recouvre notre coq gaulois. Comme la Grèce antique face à l’Empire romain, nous sommes en pleine transformation. Est-ce grave ? est-ce triste ? Pas sûr. En tous les cas cela valait la peine de poser la question. Au fait, c’est quoi une civilisation ? Comment ça nait et comment ça meurt ?

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Noam CHOMSKY et Jacques BOUVERESSE. Dialogue au Collège de France avec Daniel MERMET (texte, vidéo et PODCAST) CHOMSKY, ORWELL, RUSSELL : LA VERITÉ, POUR QUOI FAIRE ? Que peut la vérité face au complotisme d’extrême droite ? AbonnésVoir

Le

Pour George ORWELL, c’est un point fondamental. « Ce qu’il y a d’effrayant dans le totalitarisme, ce n’est pas qu’il commette des atrocités, mais qu’il s’attaque au concept de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l’avenir. »

Le 31 mai 2010, à l’occasion du colloque « Rationalité, vérité et démocratie : Bertrand Russell, George Orwell, Noam Chomsky » organisé par Jacques Bouveresse au Collège de France, Daniel Mermet s’entretenait avec Jacques Bouveresse et Noam Chomsky sur le thème du concept de vérité. Y a-t-il « une vérité objective, en dehors de nous, quelque chose qui est à découvrir et non qu’on peut fabriquer selon les besoins du moment » ?

Avec le texte intégral de cette rencontre, nous vous proposons la vidéo réalisée par les Mutins de Pangée.

Hommage à Pierre Seel Accès libreÉcouter

Le

Hommage à Pierre SEEL, récemment disparu, déporté au camp du Struhoff en Alsace parce que homosexuel.
Les homosexuels devaient porter un triangle rose, on estime que 10 000 à 15 000 personnes ont été tuées par les nazis selon lesquels l’homosexualité représentait un danger pour l’homme.

Trop longtemps abusés, invisibles et tondus jusqu’à l’os. Un reportage de Dillah Teibi MAIS QUI SONT CES GUEUX EN JAUNE ? AbonnésÉcouter

Le

À la cour du président des riches, on s’interroge. Qui sont ces gueux sous nos fenêtres ? Pourquoi ces brailleries et ce grabuge alors que nous faisons tout pour leur bien ? Du côté des experts médiatiques et des voyantes ultra-lucides, on se demande quelles sont ces gens-là , des beaufs racistes et violents ou juste des ploucs avec leurs bagnoles qui puent ? Des fachos ou des fachés ? Faut-il les lécher ou les lyncher ?