La cour d’appel administrative de Bordeaux a rendu vendredi 12 octobre les conclusions de son enquête sur le plan de licenciement qu’ont subi les ouvriers de GM&S en 2017 : ce plan était invalide, comme les salariés le disent depuis le début. Dans son arrêt, la cour d’appel l’annule, et estime que cette opération de licenciement avait été validée sur « des motifs entachés d’erreurs de droit » [1].
Une première victoire qui valide ce que nous disons depuis de longs mois. Ce #PSE n'est pas valide. Une première étape dans la reconnaissance des droits des salariés licenciés #GMS https://t.co/cXUO7HnGL7
— GMS23 (@gmsenlutte) 12 octobre 2018
Une première victoire importante qui vient récompenser une lutte d’une ténacité exemplaire. Évidemment de quoi se réjouir, mais il s’agirait de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Les GM&S se battent encore sur plusieurs fronts. Rappelons le terrible bilan de cette charrette illégale à la Souterraine, de ce « plan de sauvegarde de l’emploi » [2] annulé, mais dont les effets sont déjà produits : sur les 277 ouvriers, seuls 120 ont conservé leur emploi. Sur les 157 autres, 31 seulement en ont retrouvé un.
Le plan social annulé, quelle est la suite ? Reste-t-il des recours au Tribunal pour contester cet appel victorieux ? Que deviennent les 157 ouvriers licenciés selon les modalités d’un PSE illégal ? Sont-il repris, touchent-ils de l’argent ? Quelle est la prochaine étape de la lutte ? Nous avons joint Vincent Labrousse, ancien délégué du personnel et vice-président de l’association de soutien et de défense des salariés :
GM&S : de la lutte sociale à la lutte politique
« On est aussi capable que les autres » : les GM&S étaient avec nous à la fête de l’Huma. Ils venaient notamment nous présenter leur « petit manuel de la loi », un projet de loi portant sur la responsabilité du donneur d’ordre sur le sous-traitant... qu’ils ont écrit eux-mêmes ! Pour que la situation qu’ils ont connu, celle d’une petite entreprise ou d’une petite usine lâchée par la multinationale dont elle était tributaire, ne puisse plus se reproduire. Ainsi d’une lutte émerge un texte de loi. Inédit, et pourtant tellement logique. Nous étions également ce jour-là avec Anne-Sophie Pelletier : nous l’avions rencontrée grâce au reportage de Sophie Simonot sur la lutte des Opalines. Elle aussi est passée de la lutte sociale à la lutte politique : aujourd’hui, elle est candidate La France Insoumise aux élections européennes de mai [3] !
- Vincent Labrousse, ex-délégué CGT de GM&S
- Yannick Augras, GM&S
- Stéphane Ledormand, GM&S
- Jean-Marc Ducourtioux, élève aide-soignant (ex-GM&S en reconversion)
- Anne-Sophie Pelletier, aide médico-psychologique en EHPAD (CGT), candidate La France insoumise aux élections européennes
- Laurence Pache, secrétaire nationale du Parti de gauche
- Lech Kowalski, réalisateur
- Odile Allard, productrice de Revolt Cinema.
De défaite en défaite... jusqu’à la victoire finale !
De défaite en défaite... jusqu’à la victoire finale !! @gmsenlutte pic.twitter.com/wPYniWT7Zz
— Là-bas si j'y suis (@LabasOfficiel) 12 octobre 2018