Quand on ajoute « policier » à la liste des premiers de corvée

POLICIERS : LE PORT DU MASQUE EST INTERDIT TANT QU’ON N’EN A PAS

Le

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Infirmière, routier, éboueur, caissière… Récemment, dans une liste de « premiers de corvée », nous avons ajouté : « policier ». Ça nous a valu quelques réactions outrées et même des menaces de désabonnement.

Explication : nous avons ajouté « policier » en voyant dans les rues, des fliquettes et des flics sans masque et sans gants, contrôlant le passant. Donc double risque, pour eux et pour nous.
Pourquoi ? Qui empêche les flics d’être protégés ?

Et là, on apprend qu’un syndicat de police porte plainte contre plusieurs responsables, dont Edouard Philippe et Christophe Castaner pour mise en danger de la vie d’autrui !
Vous les imaginez ensemble dans une même cellule ?
Alors enquête…

Le 19 mars 2020, sur Europe 1, Christophe Castaner expliquait que les policiers n’avaient pas besoin de porter de masque FFP2, pourtant sensés nous protéger du covid 19.

Pas besoin de masque, et voilà 300 policiers malades du Covid 19, et 10 000 placés en quarantaine.

Anthony Caillé, policier à Paris depuis vingt ans, est également Secrétaire National à la CGT Intérieur, il réagit aux prescriptions du docteur Castaner.

[RADIO] Le port du masque est interdit tant qu’on n’en a pas : Anthony Caillé (CGT)

Le syndicat VIGI Police a déposé plusieurs plaintes pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui et non assistance à personnes, contre le Premier Ministre Edouard Philippe, le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et son Secrétaire d’Etat Laurent Nunez, ainsi que contre des directeurs et des chefs de service.

Les explications d’Alexandre Langlois, policier et Secrétaire Général de VIGI Police.

[RADIO] Le port du masque est interdit tant qu’on n’en a pas : Alexandre Langlois (VIGI)
Et sur le terrain, comment ça se passe ?

Bertrand est policier à la Police aux frontières (PAF) de Roissy. Alors que le covid 19 était déjà bien installé dans plusieurs régions de Chine, Bertrand a dû palper des passagers venus de Shanghai et de Pékin, et leur distribuer des prospectus, sans protection, bien sûr !

Pour préserver son anonymat, nous avons modifié son prénom et sa voix.

[RADIO] Le port du masque est interdit tant qu’on n’en a pas : Bertrand, policier à la PAF de Roissy

Robert lui, a moins de soucis avec masques et protection. Il est policier à la frontière franco-espagnole.

Il nous dit l’ambiance à la frontière ; en s’interrogeant : est-ce qu’on ne serait pas en train de verbaliser pour faire du chiffre ?

[RADIO] Le port du masque est interdit tant qu’on n’en a pas : Robert, policier à la frontière franco-espagnole

[Tous les entretiens ont été enregistrés les 8 et 9 avril 2020]

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Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.