Laurence De Cock reçoit la réalisatrice Hélène Desplanques

Où sont passés les cahiers de doléances ? Abonnés

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En décembre 2018, quelques semaines après le début du mouvement des « gilets jaunes », l’association des maires ruraux propose aux maires volontaires de mettre à disposition des cahiers vierges pour y recueillir les revendications des Françaises et des Français.

Reprise et amplifiée par le président de la République, l’idée accouchera de 20 000 cahiers et 2 000 000 contributions. Que contiennent ces cahiers ? On ne sait pas ! Aucune étude nationale ne s’est jamais penchée sur le contenu de ces cahiers, relégués sur les étagères des archives départementales, jusqu’à…

Jusqu’à ce que la réalisatrice Hélène Desplanques parte à la recherche de ces cahiers et de leurs auteurs. Elle a fait un film, Les Doléances, disponible encore quelques semaines sur le site de France Télévisions. La réalisatrice, qu’on connaissait pour son travail au long cours sur les ouvrières de Samsonite, milite avec, entre autres, la députée Marie Pochon et la chercheuse Magali Della Sudda pour l’ouverture des cahiers de 2019 et la publication de leur contenu.

Il y a au moins un téléspectateur qui a dû voir le film et que ça a fait réfléchir, c’est François Bayrou ! Le premier ministre l’a assuré le 14 janvier, dans son discours de politique générale : « je suis certain que la promesse française suppose que nous puissions abattre les murs qui existent entre les uns et les autres, et c’est la raison pour laquelle nous devrons reprendre l’étude des cahiers de doléances qui ont été présentés par les "gilets jaunes" ». Victoire donc pour Hélène Desplanques ! Mais peut-on vraiment croire François Bayrou ? L’avenir nous le dira… En attendant, Laurence De Cock avait reçu Hélène Desplanques juste avant l’annonce de François Bayrou. Un entretien qui donne envie de retourner sur les ronds-points.

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Une sélection :

La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.