— Le , par rougon.
Séverine, employée à la buanderie d’un EHPAD à Valenciennes
« On ne lui a pas dit qu’elle était morte, pour pas qu’il se laisse mourir » Abonnés
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Dans les EHPAD, les résidents sont confinés contre le COVID-19. Ils ne quittent plus leur chambre, ils n’ont plus la visite de leur famille, c’est l’isolement. Ils n’ont pour seul contact avec l’extérieur que les personnels de la maison de retraite. Séverine travaille à la buanderie d’un EHPAD à Valenciennes. Elle nous raconte.
Parmi les morts du virus, on a fait deux catégories, les morts dans les hôpitaux et les morts dans les EHPAD, ceux-là, c’est pas pareil, c’est normal, ils sont vieux, on les calcule à part, c’est pas les mêmes morts. Cette ségrégation est notre plus grande faillite et notre plus grande détresse. Dans le monde de la consommation, de la production et de la « population active », le vieux est un encombrant. C’est moche, c’est triste, c’est pas vendeur, ça fait pas envie. Dans d’autres cultures, pas seulement en Afrique noire, le vieux est une richesse de savoirs et d’expérience qui lui vaut respect et affection. Son rôle est important. Nous, il faut un amour, un dernier souffle d’amour dans un EHPAD pour mesurer ce manque immense.
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