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Impuissants appels au cessez-le-feu, impossible demande d’une trêve humanitaire, le massacre de masse répond aux crimes sordides
À Gaza on compte 8 005 morts, dont 3 324 enfants selon une déclaration du ministère de la Santé palestinien le 29 octobre, un bilan repris par l’ONU. Le dimanche 29 octobre 2023, 28 journalistes avaient été tués selon l’ONG Committee to Protect Journalists (CPJ), dont 23 Palestiniens, 4 Israéliens et un Libanais.
Combien en faudra-t-il encore pour réaliser le vieux rêve de Netanyahou et des ultras ? Le grand transfert, la nouvelle Nakba, l’expulsion des Palestiniens vers la Jordanie, vers le Sinaï si proche, et n’importe où au diable. Enfin ce grand Israël du Jourdain à la mer !
Celui que Macron appelle tendrement Bibi ne manque pas de soutiens, de Donald Trump à Viktor Orbán, de Ciotti à Zemmour en passant par l’entarté BHL et le souriant Vladimir Poutine (à noter que Netanyahou a refusé la visite de solidarité de Zelensky !). C’est le monde civilisé qui se dresse contre le terrorisme, c’est la stratégie du choc des civilisations.
Depuis longtemps, la « question palestinienne » ne faisait plus la « une » et glissait lentement vers l’immense fosse des causes perdues. Un gouvernement israélien vraiment fasciste, des pogroms en Cisjordanie, la souffrance des habitants de Gaza n’intéressaient plus guère. Même les énormes manifs contre le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou n’empêchaient pas Macron de serrer son ami Bibi sur son cœur.
La France n’a pas toujours été aussi médiocre. Le choc du 7 octobre en est d’autant plus brutal. Il réveille des traumatismes enfouis, des mauvaises consciences collectives, des ressentiments mal éteints.
Comment une idéologie toxique a transformé un conflit colonial qui dure depuis 75 ans en guerre de civilisations ? Des observateurs comme le journaliste Charles Enderlin expliquent depuis longtemps comment les faucons israéliens ont tout fait pour confessionnaliser le conflit en favorisant l’islamisation et le développement du Hamas [1].
Cynisme ou aveuglement, en France la majorité politique et médiatique soutient la politique israélienne. Mais est-ce bien le sentiment de la majorité de notre pays ? C’est en tout cas un bon moyen d’amplifier profondément les rejets et les violences à venir. Mais répétons-le, dans les guerres asymétriques, notamment les guerres coloniales, jamais les armées n’ont maté les stratégies « terroristes ».
Des voix s’élèvent cependant dans le monde. Aux États-Unis comme en France, et même en Israël, malgré le traumatisme de la terreur, des voix contestent le choix arriéré du talion.
Depuis longtemps, dans le monde juif, des voix luttent contre le chantage et l’obscurantisme. Ainsi l’UJFP (union juive française pour la paix) créée en 1994. Aussi aujourd’hui rencontre avec Michèle SIBONY, qui en est porte-parole et qui est aussi co-autrice d’ANTISIONISME. UNE HISTOIRE JUIVE (Syllepse, octobre 2023).
On ne fait la paix qu’avec ses ennemis. « Il faudra avaler des couleuvres, dit Elias Sanbar, beaucoup de couleuvres. » Faire la paix, c’est le courage de s’asseoir à la table de celui qui a tué les vôtres.
La seule image d’un enfant mort, de n’importe quelle mère, doit suffire à donner ce courage.