« Suite aux négociations catastrophiques avec la cellule de crise mise en place par le gouvernement, les salariés on décidé de hausser le ton et de mettre le feu dans l’usine. » C’est le communiqué des 277 salariés de GM&S Industry, sous-traitant de Renault et PSA Peugeot, en lutte depuis six mois, qui avaient menacé de faire sauter leur usine.
Aujourd’hui encore, leurs représentants syndicaux étaient à Bercy pour une énième réunion de la cellule de crise mise en place par le gouvernement autour du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Pour les syndicats CGT et FO, aucune solution concrète n’a été proposée, alors que ce vendredi, le tribunal de commerce de Poitiers doit rendre une décision cruciale sur l’avenir de l’entreprise. GM&S, deuxième employeur privé dans la Creuse, a déjà passé six mois en redressement judiciaire. C’est le troisième en huit ans.
Vendredi 30 juin, le tribunal de commerce de Poitiers examinera l’offre de reprise de l’emboutisseur stéphanois GMD. Mais selon la CGT, « le repreneur ne s’est pas positionné sur le nombre de salariés à reprendre », et pour les emplois qui seront détruits, c’est le flou autour de la prime « supra-légale », c’est-à-dire la prime versée en plus des indemnités de licenciement légales. Désespérés, les salariés ont mis le feu dans l’usine.
Un entretien de Daniel Mermet avec Yann Augras, secrétaire (CGT) du Comité d’Entreprise de GM&S Industry.