Pourquoi le capital est-il rémunéré ? Qu’est-ce que le « lien de subordination » entre un salarié et son employeur ? Le chômage a-t-il été délibérément inventé ? Pourquoi le salariat a pris la suite de l’esclavage ? Qu’est-ce que le néolibéralisme ? Autant de questions qu’on ne se pose pas tous les jours, parce que l’économie c’est compliqué, parce que l’économie on n’y comprend rien.
Heureusement, ce 15 octobre, ARTE diffuse les quatre premiers épisodes de la nouvelle série de Gérard Mordillat et Bertrand Rothé, Travail, salaire, profit, six heures d’explication pédagogique des mécanismes économiques. Vingt-et-une chercheuses et chercheurs du monde entier revisitent les concepts marxistes (la plus-value, le profit, l’armée de réserve du capital…) pour expliquer les nouvelles formes que prennent l’économie et le travail aujourd’hui.
« Le moteur de la mise au travail, c’est – comme le disait Marx – l’aiguillon de la faim. Nous avons là affaire à une prise d’otages. Je le dis parce que le mot "prise d’otages" est souvent employé dans le débat ordinaire, dans le commentaire médiatique, politique et éditorialiste. Et les preneurs d’otages sont soit les cheminots, soit les éboueurs, etc. À ceci près que le salariat lui-même n’est qu’une gigantesque prise d’otages. » Frédéric Lordon, qui enfile à nouveau sa casquette d’économiste pour cette série, rappelle en quoi le capitalisme, dans ses structures même, est inégalitaire, violent, destructeur. Et qu’on ne peut pas réformer le capitalisme, il faut l’abattre.
Mais pour abattre le capitalisme, encore faut-il faut comprendre ses mécanismes. En voici quelques clefs, que les auteurs de la série, Gérard Mordillat et Bertrand Rothé, professeur d’économie, viennent nous raconter.