Alain FINKIELKRAUT à la Nuit Debout, le 16 avril 2016
« Je suis un historien traître. » Pierre-Vidal Naquet compte parmi les rares intellectuels qui mettent leur savoir au service du contre-pouvoir. Sinon, la plupart sont depuis toujours au service du pouvoir politique, économique ou médiatique, qui les rétribue par des distinctions, des décorations ou une entrée à l’Académie.
Il ne faut pas plus de cinq doigts par main pour compter les « intellectuels traîtres » du dernier siècle, et guère plus dans celui-ci. Avant le livre passionnant de Shlomo SAND, Régis DEBRAY nous avait prévenu : « L’I.F. [l’Intellectuel Français] fut un éclaireur, c’est devenu un exorciste. Il accroissait l’intelligibilité, il renchérit sur l’opacité des temps. Il favorisa la prise de distance, il s’applique à resserrer les rangs. Ce fut un futuriste, c’est, tout accrocheur qu’il soit, et volumineux, un déphasé, qui n’aide plus personne à devenir contemporain. Et c’est de lui qu’il faudrait maintenant s’émanciper. » (Régis Debray, I.F. suite et fin. Gallimard, 2000)
Programmation musicale : Morro : La Pauvreté Intellectuelle
Marie GALL attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.
entretien : Daniel MERMET
réalisation : Franck HADERER
montage : Grégory SALOMONOVITCH
préparation : Jonathan DUONG
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La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
Le 26 septembre à 13:12, par Jacqueline LORTHIOIS
Très émue par ce reportage. Nostalgique aussi, puisque cofondatrice en 1977 du MHGA, Mouvement de (...)
Construire un voisinage convivial et solidaire, accessible à tous, à un coût maîtrisé et respectant l’environnement, c’est le pari qu’a tenté de relever dès 2012 une poignée de Montpelliérains convaincus par les vertus de l’habitat participatif.
Samedi 23 septembre 2023 : « marche unitaire contre les violences policières, contre le racisme systémique et pour les libertés politiques ». Les gros médias se régalent : une partie de la gauche ne viendra pas. Ce qui coince, c’est « racisme systémique ». Mais comment qualifier autrement les contrôles au faciès ? Jacques Toubon, alors Défenseur des droits, l’affirmait clairement : un jeune homme (18/34 ans) perçu comme noir, arabe ou maghrébin est 20 fois plus contrôlé qu’un jeune homme blanc. Si c’est pas du racisme, c’est bien imité.
Le marketing électoral et la pêche aux voix expliquent les postures politiques des uns et des autres, selon les clientèles convoitées. Les camelots politiciens jonglent avec les sondages et les boules de cristal sans chercher à aider leurs congénères à sortir de leurs positions passablement butées sur le sujet. Qui pour dire ce que sont et ce que font les flics ? Qui pour dire ce qu’ils pourraient être et ce qu’ils pourraient faire ?
Il se dit « issu d’une famille où on est relativement discret ». Il est pourtant difficile de ne pas croiser son nom ces temps-ci. Par exemple ce mercredi à Versailles, où il dégustait avec le roi Charles et le président Macron un double magnum Mouton Rothschild vingt ans d’âge. Coût de la bouteille ? 2 700 euros. Samedi, il assistera à la messe donnée par le pape au stade Vélodrome. Un événement qu’il a lui-même contribué à financer. Et dans deux semaines, c’est le journal qu’il a racheté, La Tribune,qui lancera une nouvelle édition dominicale. Son but ? Prendre la place de son concurrent historique, Le Journal du dimanche, boycotté par la plupart des responsables politiques depuis qu’il est rentré dans le giron de Vincent Bolloré.
Les nouveaux réacs sont à l’offensive un peu partout dans le monde. La colère, la révolte, la lutte, tout ça c’est la gauche, l’indignation, la contestation, la transgression, c’est la gauche. Sauf que la gauche s’est fait détrousser. Les « nouvelles droites » sont à l’offensive un peu partout dans le monde et elles ont adopté un langage, des références et des modes d’action inédits qui fabriquent une contre-culture violente et tapageuse qui séduit une partie de l’opinion.
Comme d’habitude, cette 88ème fête de l’Huma a eu sa dose de show, de buzz et de clash. Dillah, Jonathan et Brendan se sont baladés à la rencontre de quelques visiteurs parmi les 430 000 qui sont repartis tout contents. Pas de doute : « La fête de l’huma ça redonne des forces » !
Il est rare que la mort d’une grande figure intellectuelle de la gauche déclenche autant d’hommages unanimes. Le Point évoque « le merveilleux Jacques Julliard », dont Challenges rappelle « la cohérence et le talent ». Pour l’ancien président François Hollande, « la presse perd l’une de ses plus belles plumes, la gauche l’un de ses intellectuels les plus féconds, la France l’un de ses amoureux les plus transis, et nous un ami ». Pour l’actuel président de la République, il était « un acteur mariant l’ampleur doctrinale à la finesse d’analyse ». Un autre intellectuel de gauche, Alain Finkielkraut, déplore que « la mort de Jacques Julliard laisse un vide : il ne sera pas remplacé ». C’est d’ailleurs son « esprit libre » et son « cœur intelligent » irremplaçables que salue le journal Le Figaro qui lui avait accordé l’asile éditorial dans les dernières années de sa vie. Pour comprendre ce que cache cette pluie de louanges, retour sur l’itinéraire de celui qui est passé de Pierre-Joseph Proudhon au Figaro.
Merci ! Vous avez été encore très nombreux cet été à nous suivre Là-bas. Merci surtout de votre intérêt pour notre série inédite sur l’art brut, une découverte pour beaucoup, on n’en est pas peu fier. Et bienvenue à nos nouveaux abonnés, nos nouveaux AMG très futés qui ont profité de notre offre spéciale. Aussi, pour repartir du bon pied, bonne nouvelle, l’offre spéciale est prolongée jusqu’à la fin du mois de septembre !
Pour la première fois, des policiers issus de différents services – stups, mineurs, BAC, CRS, police aux frontières – ont récemment révélé à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police.
Après le « greenwashing » et le « corona washing », vous connaissez le « woke washing » ? Cela consiste, pour une marque ou une entreprise, à mettre en avant ses efforts pour lutter contre les discriminations, mais moins par engagement sincère que par souci de plaire à sa clientèle et maintenir ainsi son taux de profit à un niveau acceptable. Et celui qui vient de se faire pincer la main dans le pot de « woke washing », c’est Budweiser. Budweiser, vous connaissez ?
Olivier Besancenot et Michael Löwy publient chez Textuel Septembre rouge. Le coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili. Qu’y a-t-il encore à dire sur ce 11 Septembre qui n’ait déjà été dit en un demi-siècle ? Parce que le 11 septembre 1973 marque aussi la naissance de la révolution néolibérale mondiale dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui, et parce qu’aussi bien l’élection que la chute d’Allende cristallisent toutes les questions auxquelles les gauches mondiales se sont confrontées au XXe siècle, la révolution chilienne a encore des choses à nous apprendre…
Salvador Allende est sans doute le seul président de la République, réformiste, unanimement célébré par les révolutionnaires du monde entier : Fidel Castro, Che Guevara ou encore Régis Debray qui le surnommait « compañero Presidente ».
Par les armes ou par les urnes ? 50ème anniversaire du 11 Septembre chilien. Issues de nos archives, nous vous proposons deux émissions sur ce Septembre Chilien, d’un anniversaire à l’autre, 2003 et 2013.
Les livres de J.R.R. Tolkien n’en finissent pas d’avoir du succès : après les films d’animation, une première trilogie adaptée au cinéma, Le Seigneur des anneaux, puis une seconde, Le Hobbit, c’est maintenant une série qui est envisagée par Amazon. Mais que raconte l’œuvre de Tolkien, commencée en 1937 avec son livre pour enfants Bilbo le Hobbit ? Pour essayer de comprendre quel monde idéal imagine Tolkien, Évelyne Pieiller est allée voir du côté des sources qui ont influencé Tolkien, du catholicisme au socialiste William Morris.
La pédagogie Freinet est toujours présente dans l’enseignement dans des milliers de pratiques, mais qu’en est il de son héritage politique ? Combien d’enseignantes et d’enseignants connaissent l’histoire du combat de Célestin et d’Élise Freinet ? Comment, ce 24 avril 1933, dans la cour de l’école, l’instituteur Célestin Freinet brandit un revolver pour protéger ses élèves et interdire l’entrée de l’école à des manifestants animés par les idées fascistes de l’époque ?
Pourquoi le mouvement social qui dénonce les multinationales, la malbouffe et les industries polluantes ne s’attaque-t-il pas à l’industrie du tabac ? Pourquoi le black bloc prend-il pour cible des banques ou des fast-foods, mais pas les bureaux de tabac ? Pourquoi beaucoup de militants anticapitalistes et écologistes continuent à fumer ?
« L’allocation universelle, une dangereuse utopie sociale » : voilà le cri d’alarme poussé par un membre de l’Académie royale de Belgique dans le quotidien L’Écho. En France, c’est la candidature de Jean-Luc Mélenchon qui est qualifiée de « vote utopique des bobos » par le magazine Challenges. Quant à RMC, la radio fait mine de s’interroger, « passer à la semaine de quatre jours de travail : utopie ou avancée sociale ? ». Décidément, l’utopie a bien mauvaise presse, tant le mot sert à dénigrer une idée jugée impossible, infaisable, irréalisable. Pourtant, le mot « utopie » n’avait pas cette connotation péjorative quand il a été inventé par Thomas More pour désigner « Utopia », l’île idéale où se trouve « la meilleure forme de communauté politique ».
« — L’histoire du flic déguisé en black bloc, vous la connaissez ? Et l’histoire des CRS qui avaient pour consigne de "les laisser casser" ? Si c’est vrai, alors les "individus cagoulés" qui brûlent des McDo seraient des idiots utiles manipulés pour faire diversion ?
— Ça alors, chef, vous croyez ?
— Écoute le reportage de Dillah Teibi, tu vas tout comprendre. »
D’un côté, cinq riches touristes disparaissent dans l’Atlantique. De l’autre côté, en Méditerranée, un bateau avec 750 migrants à bord coule en quinze minutes. Le monde entier s’intéresse mille fois plus aux cinq touristes qu’aux malheureux migrants. Les inégalités se creusent dans le monde, des chiffres nous le montrent chaque jour, mais il est rare qu’éclate une preuve aussi violemment obscène. Le naufrage des cinq touristes est soigneusement documenté, mais celui des migrants reste dans le flou. Avec Alice Latouche, chercheuse au CNRS, nous retraçons le déroulement de cette tragédie qui met en cause la Grèce et toute la politique migratoire de l’Union européenne sous la pression de l’extrême droite.
Insoupçonnable pour le public, c’est un bras articulé qui salue les fidèles. Le pape François, 80 ans, qui souffre d’arthrose à l’épaule et maintenant au coude, doit agiter le bras durant des heures sur le parcours. C’est l’atelier Brandisi de Milan qui a réalisé ce bras articulé d’après un moulage du bras droit de sa Sainteté.