Entretien avec François CUSSET

La droitisation du monde Abonnés

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Pour s’en sortir, les dominés ne vont pas toujours naturellement vers la gauche, surtout quand la gauche est à droite. Il arrive qu’ils préfèrent essayer un tour sur le manège de la droite grande gueule, surtout quand cette droite se déguise en gauche. En politique, brouiller les repères est une vieille coutume. Ainsi TRUMP l’a emporté mais il n’est pas seul, des Philippines à l’Autriche, de la Hongrie à la France de Marine le Pen, c’est un mouvement profond. En se bouchant le nez et en faisant des épouvantails diaboliques, la bourgeoisie culturelle les a rendus séduisants pour des peuples désemparés et humiliés depuis trop longtemps par cette même bourgeoisie culturelle.


La couverture préparée par le magazine Newsweek en cas de victoire d’Hillary CLINTON

Tout sauf Wall Street et les faucons néo-cons. Tout sauf ce capitalisme déchaîné et cette galère et cette peur de la galère, tout sauf le mépris des élites politiques et médiatiques. Voilà ce qui avait d’abord fait surgir Bernie SANDERS, le « socialiste » et des millions d’Américains enthousiastes avec lui. Sauf que le camp démocrate a préféré Hillary CLINTON, la dame de Wall Street et des faucons neo cons

On connaît le résultat : TRUMP, résultat de quarante années de capitalisme déchaîné.

Quels sont les contre-feux possibles ? Des contre-courants existent, des mouvements trop inaperçus, trop dispersés, mais il n’y a pas rien. Voici un entretien avec François CUSSET enregistré « avant », mais qui n’en est pas moins éclairant et stimulant.

François CUSSET, professeur d’études américaines à l’université Paris X-Nanterre, publie aux éditions Textuel La Droitisation du monde.

Un entretien de Daniel MERMET avec François CUSSET.


Les différentes séquences de l’émission :

01. L’alliance des néo-libéraux et des conservateurs
Là-bas si j’y suis

Merci à François CUSSET.

Programmation musicale :
 ELECRACK : Gauche, droite
 BIMBAMSLAM : Et bim à droite et bam à gauche

Pauline BOULET attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

journaliste : Daniel MERMET
réalisation : Khoï NGUYEN
montage : Grégory SALOMONOVITCH
vidéo : Jonathan DUONG, Jeanne LORRAIN et Cécile FREY

(Vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)

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Une sélection :

La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.