Avez-vous déja entendu parler de « Hercule » ? Non, pas le héros grec qui réalisa les douze travaux, mais le projet de démantelement d’EDF du même nom qui prévoit de découper « l’entreprise préférée des Français » en plusieurs parties, et d’en privatiser les plus rentables ? Serpent de mer des néolibéraux entre Bruxelles et Paris, ce projet de casse du service public de l’éléctricité revient ces jours-ci sur la table.
« Socialiser les pertes, privatiser les profits », la formule magique est connue et appliquée à la lettre au projet « Hercule ». En l’occurence, il s’agit de nationaliser le nucléaire, vieillissant et nécessitant des investissements massifs, et de privatiser la rente nouvelle des énergies renouvelables : EDF bleu et EDF vert. Au privé de faire la transition énergétique, et au contribuable de payer pour le démantelement ou la prolongation des centrales !
Mais depuis 2007 et l’ouverture à la concurrence pour les fournisseurs d’énergie, l’Union Européenne et la France font face au même problème insoluble : comment ouvrir à la concurrence un monopole naturel ? Comment permettre à des acteurs privés de vendre de l’éléctricité moins cher qu’EDF, sachant qu’ils n’en produisent pas ou peu et ne font que revendre celle d’EDF ? La réponse consiste en un mécanisme démentiel, l’ARENH [1], qui oblige EDF à vendre à perte à ses concurrents une partie de l’éléctricité qu’il produit. En lieu et place de la concurrence libre et non faussée, nous avons donc une concurrence imposée et truquée. Résultat : entre 2007 et 2020, les dépenses en énergie des français ont augmenté de plus 50% [2].
C’est dans cette situation de fragilitisation d’EDF qu’intervient le nouveau coup de boutoir nommé « Hercule ». Qui veut la mort du service public de l’éléctricité ? Pourquoi ?
Un entretien de Jonathan Duong avec Anne Debrégeas et David Garcia, auteurs de « Qui veut la mort d’EDF ? » dans Le Monde Diplomatique de février.
Programmation musicale :
– Orchestral Manoeuvres in the Dark : Electricity