
Des gens retournent chez eux au milieu des destructions dans la bande de Gaza après le cessez-le-feu (photo : UNRWA, office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient)
Après deux mois de trêve, les bombardements israéliens ont repris sur Gaza depuis la nuit du 17 au 18 mars. Plus de 470 morts d’après le ministère de la santé de Gaza, dont 170 enfants et 80 femmes. Quatre dirigeants du Hamas auraient été tués. Un employé de l’ONU a été tué dans une explosion, l’armée israélienne rejette toute implication. Pour Nétanyahou, qui a le soutien illimité de Donald Trump, « ce qui s’est passé à Gaza n’est que le début » car c’est le seul moyen d’en finir. « Désormais les négociations ne se dérouleront que sous le feu ».
Beaucoup de condamnations officielles à travers le monde (France, Espagne, Irlande, Norvège, Qatar, Russie, Égypte, Jordanie…) et de nombreuses manifestations. Manifs aussi en Israël contre Nétanyahou et sa responsabilité dans le 7 octobre :
Restent 59 otages aux mains du Hamas, dont 24 sont vivants. Avec force, en Israël, le « Forum des familles d’otages et de disparus » manifeste son opposition à ces nouveaux bombardements. Nétanyahou « prolonge la vie de son gouvernement mais écourte celle des otages. [1] »
Le parti d’extrême droite d’Itamar Ben-Gvir en avait fait la condition de son retour au gouvernement qu’il avait quitté en janvier. Quelques heures après ces nouvelles frappes, il a annoncé son retour. Cette extrême droite ultra-religieuse milite avec force pour la déportation totale des Palestiniens.
Nétanyahou a absolument besoin de ce soutien pour se maintenir et gagner du temps dans son procès pour corruption. Selon un récent sondage de la chaîne Hadashot 12, si des législatives avaient lieu aujourd’hui, le Likoud – le parti de Nétanyahou – perdrait un quart de son électorat, de même que l’extrême droite. En revanche, Yaïr Golan et son parti travailliste feraient une spectaculaire remontée. Sans doute pas assez pour freiner la politique actuelle mais suffisante pour rappeler que d’autres voix existent en Israël. Exemple : Daniel Ben Simon, journaliste, ancien député travailliste et ancien journaliste à Haaretz. Au lendemain du 7 octobre, sur France Inter, il prévoyait la stratégie de Nétanyahou et de son gouvernement : « il aura besoin d’une longue guerre pour rester au pouvoir (…) C’est le gouvernement le plus incompétent de l’histoire d’Israël, qui est formé d’ultra-nationalistes, d’ultra-religieux, d’ultra-orthodoxes ».

Le journaliste et ancien député travailliste Daniel Ben Simon
Le site +972 voit dans ces nouveaux bombardements le prélude à l’expulsion totale des Gazaouis [2].