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Féminisme chrétien, rien de choquant dans ces deux mots. Judaïsme féministe, non plus. Mais féminisme islamique, là, ça ne colle pas. Deux mots contradictoires, vraiment ? Réponse de cinq femmes aussi pêchues et pertinentes que convaincues.
Qu’elles s’appellent Selma OUMARI (NPA), Fadela EL MIRI (assistante sociale à Marseille), Jamilla FARAH (de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS (sociologue) ou Michèle SIBONY (Union Juive Française pour la Paix), toutes partagent une même idée : la liberté c’est le choix, donc celui de pouvoir décider ce qu’on veut faire avec son corps, être nue ou voilée.
Elles ont une vision globale qui va bien au-delà de l’Europe, rendent hommage aux femmes qui luttent partout dans le monde, se méfient des qualificatifs accolés au féminisme — qu’il soit européo-centré ou islamique. L’important, c’est de lutter contre les machistes de tous poils, les misogynes de tous pays, les anti-sexistes patriarcaux. Et réaffirmer la place des femmes — musulmanes ou pas —, comme l’a fait le premier congrès des peuples de l’Orient réuni à Bakou en 1920, où il est proclamé en arabe : « opprimés de tous les pays, unissez-vous ! »
Le 21 septembre, elles se retrouveront à l’espace Confluences, pour un printemps de la liberté, l’égalité et de la fraternité et pour agir contre l’islamophobie et les racismes. Ce sera mercredi à 18h 30 à l’Espace Confluences, 190 boulevard de Charonne, Paris 20ème.
Une émission enregistrée en direct à la Fête de l’Huma avec, autour de Daniel MERMET :
Selma OUMARI du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA),
Fadela EL MIRI, assistante sociale à Marseille,
Jamilla FARAH de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI),
Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS, sociologue,
et Michèle SIBONY, de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
L’HUMA SI J’Y SUIS 2016 : Féminismes islamiques [EXTRAIT]
Merci à Selma OUMARI, Fadela EL MIRI, Jamilla FARAH, Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS et Michèle SIBONY.
Marie GALL attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.
journaliste : Daniel MERMET
musique : DGIZ
réalisation : Franck HADERER, Sylvain RICHARD
préparation : Dillah TEIBI, Marie GALL et Véronique BROCARD
photos : Grégory SALOMONOVITCH
vidéo : Jeanne LORRAIN et Jonathan DUONG
(Vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)
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Nos deux reporters stagiaires ont eu l’audace d’approcher un grand artiste contemporain encore trop méconnu, Olivier Dassault. Héritier d’une grande lignée, milliardaire, député proche du Président, il a eu la modestie de répondre à leurs questions. Un grand moment.
« Ces vaches de bourgeois les appellent des filles de joie », nous disait Tonton Georges. Mais comment le deviennent-elles ? Comment ça se passe, la première fois, le premier client ? Ces vaches de bourgeois ferment les yeux sur tout ça.
La prostitution, les uns sont pour son abolition, les autres sont pour sa réglementation. C’est un vieux sujet qui ressemble au vieux débat entre la réforme et la révolution. Aspasie en parlait sans doute déjà au temps de Périclès. Aspasie était à la fois une courtisane et une intellectuelle, dans la Grèce ancienne. C’était une référence pour Grisélidis Réal, qui a fait graver trois mots sur sa tombe : écrivaine, artiste, prostituée. C’est elle qui a créé l’association Aspasie à Genève, pour la protection et l’émancipation des prostituées. Les « infirmières de la sexualité publique » disait-on. C’est elles que nous étions allés voir dans le quartier des Pâquis à Genève avec Sylvain, c’est à elles (et eux) que nous avions posé la question : la première fois ? Le premier client ? Et ensuite ? Elles ont bien voulu nous parler franchement d’elles et de leur clients pas toujours romantiques. C’était il y a quinze ans, les choses ont elles changées depuis ? En tout cas tonton Georges avait raison, c’est pas tous les jours qu’elles rigolent.
Cette semaine, amis abonnés, je peine à dissimuler ma joie de retrouver le surélevé déplorable, Talonnetto Premier, à la une de la chronique politico-judiciaire, avec cette très jolie condamnation à un an de prison ferme pour corruption, dans l’affaire dite des écoutes de Paul Bismuth. Une condamnation que notre hyperactif inutile compte bien contester devant la Cour européenne des droits de l’homme. Prière de ne pas rigoler, merci.
En 1984, sur France Inter, Daniel Mermet était à la recherche de son père Charlie, un musicien aventurier vivant quelque part… mais où ? Chaque jour, artistes, voyageurs, musiciens ou simples quidams venaient raconter ce qu’ils savaient de ce Charlie et de ses aventures pas toujours héroïques. Ainsi, en mars 1984, chez lui, rue de Verneuil, Serge Gainsbourg se souvenait de ce Charlie, pianiste de bar qui ne suçait pas que de la glace.
Danièle Obono croit au temps des cerises. Elle doit dire « vive la France », elle doit pleurer Charlie, elle doit défendre la laïcité, elle est soupçonnée d’avoir dit son amour pour Mohammed Merah et d’avoir interdit des réunions aux Blancs. Face à elle, celui qu’elle appelle « Monsieur Bourdin » l’interroge comme dans un commissariat : « Danièle Obono, vous n’avez pas pleuré Charlie. Pourquoi ? (…) Qu’est-ce qui vous a empêchée de pleurer Charlie ? Qu’est-ce qui vous a empêchée de pleurer Charlie ? Qu’est-ce que vous ne pleuriez pas ? Qu’est-ce que vous ne pleuriez pas ? »
Trois manifestations simultanées. Une en Martinique, une en Guadeloupe et une place de la République à Paris. Ce qui a réuni plusieurs milliers de personnes ce samedi 27 février 2021, c’est le risque de voir la prescription empêcher la justice de condamner les responsables de la pollution au chlordécone. Entre 1972 et 1993, cet insecticide a été autorisé et utilisé dans les bananeraies des Antilles, alors que sa dangerosité était connue et documentée. Pire même, entre 1990 et 1993, il est enfin retiré de la vente en métropole, mais des dérogations successives permettent au chlordécone de continuer à être utilisé en Martinique et en Guadeloupe, entraînant une contamination des sols et des eaux et une explosion du nombre de cancers.
Une gâterie chaque samedi. C’est un nouveau rendez-vous. Ça commence aujourd’hui, mais ça ne date pas d’hier. La radio est un merveilleux moyen pour diffuser l’érotisme et pour débaucher les oreilles. Dans nos archives, derrière les fagots, nous avons largement de quoi dresser n’importe quelle tige de jade et réjouir bien des abricots.
Aussi aujourd’hui, voici des textes inconvenants de Ronsard à Cocteau et de La Fontaine à Pierre Louÿs, avec un document très rare. Sur la radio Carbone 14 en 1982, Serge Gainsbourg lit une lettre de James Joyce à sa fiancée Nora Barnacle. Scandale assuré.
« Islamo-gauchiste », on l’aura compris, c’est une insulte. Mais quelle menace est censé représenter un « islamo-gauchiste » aux yeux de celui qui prononce cette insulte ? Ça, c’est moins clair. Jonathan Duong nous en donne un exemple : dimanche dernier, sur France Inter, Guillaume Peltier, député du Loir-et-Cher, vice-président des Républicains et ancien « jeune » du Front national, a essayé d’expliquer ce qu’était l’« islamo-gauchisme ». Accrochez-vous. Dillah Teibi, lui, ne perd pas de temps avec ces faux débats lancés pour faire diversion. Et il a raison. Il s’intéresse aux vrais sujets, ceux qui touchent les gens et parfois même les blessent, comme le sujet des armes à feu non conventionnelles. Accrochez-vous également.
« On ne peut rien comprendre au monde dans lequel nous vivons si l’on oublie que la classe sociale d’appartenance reste, quoi qu’on en dise, le facteur déterminant autour duquel s’arriment les autres dimensions de l’identité des personnes. » Comment comprendre qu’une affirmation aussi banale puisse déclencher un flot de violence et d’insultes, contre les deux vénérables intellectuels qui en sont les auteurs ? Pour un article publié dans Le Monde diplomatique début février, intitulé « Impasses des politiques identitaires », les voilà accusés de faire passer la lutte des classes avant la lutte des races, et d’être donc les « alliés objectifs » de la bande à Macron dans sa chasse aux sorcières islamo-gauchistes.
Cette semaine, Dillah Teibi continue de peser le pour et le contre des vaccins, alors que, selon certains sondages, c’est désormais plus d’un Français sur deux qui est prêt à se faire vacciner. Le temps que Dillah se fasse une opinion, la moitié de la planète aura succombé au virus mortel ou bien le vaccin aura été tellement efficace que tout ça ne sera plus que de l’histoire ancienne. Jonathan Duong, lui, se lance dans l’exercice périlleux d’un concours d’humour de droite : qui, de Gérard Larcher, de l’hebdomadaire Valeurs actuelles ou de l’insubmersible Jean-Pierre Elkabbach arrivera à détrôner Alain Finkielkraut de la plus haute marche du podium de l’humour conservateur, le fameux philosophe étant désormais privé d’antenne par LCI pour une ultime provocation de trop ? On attend vos avis, avant de se lancer définitivement dans la création du prix Serge Dassault du rire réactionnaire.
« Mes mains ne blessent pas : elles soignent, et mes paroles réconfortent. » Parlant de son rôle d’infirmière, Farida a ému le tribunal et le public venu nombreux la soutenir ce lundi 22 février. Rappelons qu’elle était là pour répondre des faits d’outrage, de violences et de rébellion contre des forces de l’ordre, mais c’est l’épuisement des soignants et l’état désastreux de l’hôpital public qui était en question.
[([ L’image du sang sur le visage et sur la blouse blanche de Farida, l’infirmière tabassée et humiliée par des policiers en armure le 16 juin 2020, (...)
Au Puy-en-Velay, l’histoire de Madama Diawara, un jeune Malien accueilli depuis deux ans par un couple de profs, et qui travaille dans une bergerie. Pas de soucis, pas de conflits, il ne prend le boulot de personne, sauf que le préfet a signifié l’expulsion.
George Orwell et les travers de porc ont ceci en commun qu’on peut les accommoder à toutes les sauces. Le Figaro, Marianne, L’Expansion, Causeur, Valeurs actuelles, chacun sa petite recette. Entre un numéro sur « le spectre Islamiste » et un autre nous apprenant « comment la CGT ruine la France », le magazine Le Point nous aguiche avec, en couverture : « Orwell, le penseur qui va vous libérer ». Jusque dans l’indispensable Journal de Béziers, le maire de la ville, le souriant Robert Ménard, qui se réclame de l’auteur de 1984. Sans parler d’un très souverainiste « comité Orwell », requalifié « orwellien » suite à la protestation des ayants droits.
Si chacun tire la couverture à soi et dénonce les impostures des autres, toutes ces nuances de droite partagent une même certitude : Orwell se disait de gauche, en fait il était de droite mais il était obligé de le cacher. Orwell à toutes les sauces, mais surtout contre la gauche.
Pourtant, dès juin 1949, lorsque paraît Mille neuf cent quatre-vingt-quatre, Orwell s’était donné avant de mourir la peine de préciser : « mon roman n’a pas été conçu comme une attaque contre le socialisme ou contre le parti travailliste britannique (dont je suis un sympathisant) mais comme une dénonciation des perversions auxquelles une économie centralisée peut être sujette (…) ». « Cette tendance s’enracine dans les fondations politiques sociales et économiques de la situation mondiale contemporaine » et réside dans « l’acceptation d’une manière de voir totalitaire par les intellectuels de toutes les couleurs (…). L’action du livre se déroule en Grande-Bretagne pour souligner que les peuples de langue anglaise ne sont pas par nature meilleurs que les autres, et que le totalitarisme, S’IL N’EST PAS COMBATTU, pourrait triompher partout. »
Déménagement du Palais de justice de Paris : Mathieu Colloghan a suivi les dernières comparutions immédiates sur l’île de la Cité. Un grand reportage dessiné.
Ça y est, le nouveau Palais de justice de Paris a ouvert ses portes. C’est le 16 avril dernier que le tout nouveau bâtiment construit porte de Clichy, dans le 17ème arrondissement de Paris, a accueilli ses premières audiences. Le déménagement des tribunaux d’instance, de grande instance, ainsi que des affaires familiales, financières et antiterroristes, doit être achevé mi-juillet.
Après le procès de Jacques Chirac, au tour de Nicolas Sarkozy de comparaître devant le tribunal au service de la mauvaise foi.
Au théâtre Dejazet, les témoins parlent de la politique "médiatiquement sécurisée" de Nicolas Sarkozy, les griefs du jeune populiste sont nombreux ...
C’était il y a des siècles, au début de mars dernier, dans le monde d’avant. C’est là où nous retournons aujourd’hui avec Sophie pour les élections municipales avec une question : et vous, si vous étiez maire, vous feriez quoi ? La Covid est arrivée et nous a fait taire, mais la question est restée et les réponses surtout. Les voilà. Et voilà une nouvelle série de croquis sonores dont Sophie a le secret. Si différents, si proches, si surprenants souvent, modestes et géniaux toujours. Une série de dix podcasts de Sophie Simonot.
D’où vient le terrorisme ? De Clémentine Autain et de ses semblables, les islamo-gauchistes. Voilà l’ennemi, voilà le combat du premier ministre Manuel Valls contre, dit-il, « ces capitulations, ces ambiguïtés avec les Indigènes de la République, les discussions avec Mme Clémentine Autain et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation. »