Entretiens : Jonathan Duong

Dans le Diplo de septembre [INTÉGRALE]

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  • 01. Laura Raim : quand des fonds d’investissement américains rachètent des écoles françaises

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  • 02. Cédric Gouverneur : faut-il arrêter de manger du saumon ?

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  • 03. Serge Halimi : ni « libéraux », ni « populistes », refuser la peste et le choléra

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[RADIO] Dans le Diplo de septembre [INTÉGRALE]

Notre émission mensuelle avec l’équipe du Monde diplomatique, avec, autour de Jonathan Duong :

 Laura Raim, auteure de l’article « À qui profite la paix scolaire ? »

01. Laura Raim : quand des fonds d’investissement américains rachètent des écoles françaises

Ce sont près de douze millions d’élèves qui ont fait leur rentrée début septembre, dont près d’un sur six (soit quelque deux millions d’élèves) dans un établissement privé. Depuis la loi Debré, en 1959, coexistent en France deux types d’établissements privés : ceux hors contrat, entièrement financés par des fonds privés, et ceux liés par un contrat d’association avec l’État. Au prétexte que ces derniers répondent à une mission de service public, l’État les subventionne en prenant en charge les salaires des enseignants.

Sauf qu’un nouvel acteur a fait irruption dans ce qui est devenu un véritable marché de l’éducation : des fonds d’investissement américains. Ces fonds rachètent certaines écoles privées, dont les enseignants restent payés par l’Éducation nationale, dans le but de réaliser une plus-value en les revendant quelques années plus tard. Laura Raim a enquêté sur cette privatisation croissante du secteur de l’éducation.

 Cédric Gouverneur, auteur des articles « Saumon, du mets de luxe au fléau écologique » et « Intouchables élevages de Norvège »

02. Cédric Gouverneur : faut-il arrêter de manger du saumon ?

Une publicité pour le saumon de la marque bio Naturalia (groupe Monoprix)

Dans les années 1980, un brillant esprit chilien s’est aperçu des similitudes géographiques entre le Chili et… la Norvège ! Doté de fjords aux eaux froides et profondes, il n’en fallait pas plus pour que le Chili se lance dans l’élevage de saumons et devienne en quelques décennies le deuxième pays producteur de saumons au monde.

Sauf qu’en juillet dernier, à la faveur d’une tempête, 690 000 saumons d’élevage se sont fait la malle et ont rejoint les eaux du Pacifique. Avec une grosse incertitude sur l’impact environnemental de cette évasion : soit les saumons survivent, et ils risquent alors de bouleverser la chaîne alimentaire en se nourrissant des poissons plus petits qu’eux ; soit ils ne survivent pas dans ces eaux qui n’ont jamais abrité de saumons sauvages, et ce sont 690 000 cadavres de saumons bourrés d’antibiotiques et de polluants qui vont recouvrir les fonds marins. Les joies de l’élevage de saumons…

Mais le saumon sauvage, est-ce que c’est vraiment mieux ? Cédric Gouverneur en doute, puisque le saumon est un poisson gras, qui a la propriété d’accumuler les polluants. Et une étude de 60 Millions de consommateurs, publiée en 2016, a montré que les saumons sauvages, ou même les saumons d’élevage bio (donc nourris de poissons sauvages), contenaient en réalité davantage de polluants que les saumons d’élevage classiques, puisque l’alimentation des poissons sauvages n’est pas contrôlée comme dans un élevage… [1]

 Serge Halimi, journaliste, directeur de la rédaction du Monde diplomatique, co-auteur avec Pierre Rimbert de l’article « Libéraux contre populistes, un clivage trompeur », dans Le Monde diplomatique de septembre.

03. Serge Halimi : ni « libéraux », ni « populistes », refuser la peste et le choléra

À la fin de l’été, on a pu entendre sur France Inter : « Macron se donne 9 mois pour fédérer ses alliés face à l’hydre populiste et nationaliste [2] ». Le 07 septembre, Le Monde titrait : « L’Europe face au clivage Macron-Orban [3] ». Le lendemain, l’émission « Les Terriens du samedi ! », animée par Thierry Ardisson, intitulait sa « battle » : « Progressistes contre populistes : la bataille de l’Europe a commencé ! [4] ». Et le 14 septembre encore, France 5 consacrait un numéro de « C dans l’air » à « Macron-Orbán : le duel qui divise l’Europe [5] ».

Cette petite musique qui monte, c’est celle qui doit nous amener à « bien » voter aux élections européennes de mai prochain, en restreignant le choix à deux options : d’un côté les autoproclamés « libéraux », démocrates, progressistes dont Macron se veut le leader, et d’autre part ceux qu’on désigne comme « populistes », une droite extrême, nationaliste, conservatrice, incarnée par exemple par Donald J. Trump et par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán.

Serge Halimi et Pierre Rimbert nous invitent à ne pas tomber dans ce piège : pour comprendre l’émergence de ces droites nationalistes et conservatrices, il faut remonter au 15 septembre 2008. Il y a dix ans, la banque Lehman Brothers faisait faillite, point de départ d’une crise financière de grande ampleur. Les mauvaises réponses apportées à la crise de 2008 par les gouvernements néolibéraux (plans d’austérité, gel des retraites, baisse des salaires…) ont nourri le terrain sur lequel ont prospéré ces droites « illibérales ». Leur discours protectionniste et autoritaire cherche à rassurer les classes populaires victimes du néolibéralisme, mais masque en réalité un même programme économique que celui de Macron ou Merkel : favoriser le capital et les classes dominantes.

Programmation musicale :
 France Gall : Le temps de la rentrée
 Jean-Louis Aubert : Saumon
 Hervé Cristiani : Les Saumons
 Serge Lama : Oh comme les saumons
 Chorale des intermittents : L’Hymne à la noix

Merci à Anne Callait-Chavanel du Monde Diplomatique.

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