Un entretien de Jonathan Duong

Dans le Diplo de mars [INTÉGRALE]

Le

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Écouter l'émission

  • 01. Razmig Keucheyan : comment gagner la « bataille culturelle » ?

    - MP3 - 21 Mio

  • 02. Clément Petitjean : c’est quoi, la « méthode » Alinsky ?

    - MP3 - 24 Mio

  • 03. Marion Leclair : Mary Wollstonecraft, pionnière du féminisme

    - MP3 - 13.3 Mio

[RADIO] Dans le Diplo de mars [INTÉGRALE]
Là-bas si j’y suis

(photo : Benoît Tessier / Reuters)

Notre émission mensuelle avec l’équipe du Monde diplomatique, avec, autour de Jonathan Duong :

 Razmig Keucheyan : il faut gagner la bataille culturelle. Cette expression empruntée à Gramsci est devenue le mantra des femmes et des hommes politiques, de la socialiste Najat Vallaud-Belkacem à l’extrême droite Marion Maréchal-Le Pen, pour expliquer leurs défaites politiques ou électorales. Pas sûr qu’Antonio Gramsci, penseur marxiste, fondateur du Parti communiste italien emprisonné 11 ans par le régime fasciste, apprécierait cette descendance. Razmig Keucheyan revient au texte de Gramsci pour expliquer ce que la bataille culturelle n’est pas… et ce qu’elle devrait être.

(photo : Alliance Citoyenne d’Aubervilliers)

 Clément Petitjean : elle est de plus en prisée en France par des militants qui tentent de reconquérir les quartiers populaires : c’est la méthode Alinksy, du nom de son inventeur, Saul Alinsky, qui l’a expérimentée dans un quartier ouvrier de Chicago. Comment fédérer et organiser des personnes éloignées des pratiques militantes et politiques ? S’immerger dans un territoire, identifier les doléances des habitants, les aider à s’organiser et mener une lutte concrète et gagnable : voilà en quelques mots les principes que veut mettre en œuvre La France Insoumise par exemple, mais aussi des collectifs comme l’Alliance citoyenne de Grenoble ou celle d’Aubervilliers. Alinksy, la solution pour politiser les colères du quotidien ?

Mary Wollstonecraft (portrait : John Opie)


 Marion Leclair : née en 1759 dans une famille bourgeoise commerçante et industrielle, Mary Wollstonecraft expérimente dès son jeune âge l’étroitesse du rôle assigné à une jeune fille de l’Angleterre pré-industrielle, confinée à la sphère domestique.

Influencée par les révolutions américaine et française, elle se fait connaître par ses écrits en faveur de l’éducation des jeunes filles et sur la construction des « caractères sexués », ce qui en fait une précurseuse des études de genre du XXème siècle. Un peu oubliée au XIXème siècle, elle est redécouverte par la « deuxième vague » féministe des années 1970, qui voie en elle l’une des pionnières de la lutte pour l’émancipation des femmes.


Merci à Razmig Keucheyan, Clément Petitjean et Marion Leclair.

Merci ausssi à Anne Callait-Chavanel et à Sophie Durand-Ngô du Monde Diplomatique.

Programmation musicale :
 Claudio Lolli : Quello lì (compagno Gramsci)
 Nehemiah Luckett & Laura Newman : We are the 99 percent
 Ani DiFranco : Serpentine
 Bikini kills : Rebel Girl

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.