Notre émission mensuelle avec l’équipe du Monde diplomatique, avec, autour de Jonathan Duong :
– Antony Burlaud, coordinateur, avec Jean-Numa Ducange, de l’ouvrage Marx, une passion française (La Découverte, 2018)
« À la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. [1] » Telle fut l’utopie de Marx et Engels, une utopie toujours partagée par des millions de femmes et d’hommes, mais une utopie qui fut souvent récupérée, détournée et pervertie. Maintes fois jeté dans les poubelles de l’histoire, Marx revient aujourd’hui dans la lutte contre la violence capitaliste. Le bicentenaire de sa naissance fournit l’occasion de retracer son parcours.
– Thomas Vescovi, historien, auteur de La Mémoire de la Nakba en Israël. Le regard de la société israélienne sur la tragédie palestinienne (L’Harmattan, 2015)
Le souvenir de la Nakba vire au massacre. Comme chaque année depuis 2009, les organisations palestiniennes organisent depuis le 30 mars une « Marche du grand retour », pour obtenir le retour sur leurs terres des réfugiés palestiniens expulsés lors de la création d’Israël en 1948. 805 000 personnes chassées – et leurs descendants – se souviennent de cet exode comme de la « Nakba » (la « catastrophe »), et revendiquent leur « droit au retour », consacré par la résolution 194 adoptée le 11 décembre 1948 par les Nations-Unies.
Cette année, les 70 ans de la Nakba mobilisent massivement les Palestiniens, forts d’une nouvelle stratégie non-violente adoptée par le Hamas. Mais ces manifestations pacifiques le long de la barrière de sécurité sont réprimées dans le sang par l’ « armée de défense d’Israël », qui a tué une centaine de personnes depuis le 30 mars, dont plus de cinquante ce 14 mai, en plus des centaines de blessés visés notamment aux jambes par les snipers israéliens.
Pourquoi un tel massacre ? Parce que pour Israël, le 14 mai 2018 doit commémorer les 70 ans de la naissance de l’État d’Israël, et pas l’anniversaire de l’exode palestinien. Ce 14 mai 2018, c’est aussi la date symbolique qu’a choisi l’administration états-unienne pour transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, entérinant la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Entre déni et occultation, Thomas Vescovi a étudié comment la société israélienne a fait de l’expulsion des Palestiniens en 1948 un véritable tabou.
– Jean-Michel Dumay, journaliste
Désindustrialisation, chômage, pauvreté, départ des jeunes, isolement ferroviaire, fermeture des services publics, désertification des centres-villes : les villes moyennes en France se meurent, et le gouvernement veut leur donner le coup de grâce avec la réforme de la SNCF, qui va pénaliser davantage les « petites lignes » ou les villes décentrées. Ni villages, ni métropoles, il y a 203 villes en France qui comptent entre 20 000 et 100 000 habitants, et qui connaissent une ou plusieurs fragilités selon une note récente du Commissariat général à l’égalité des territoires [2]. Parmi elles, Montluçon, sous-préfecture de l’Allier, ancienne cité industrielle, pile-poil au centre de la France et pourtant loin de tout. Jean-Michel Dumay a quand même réussi à prendre un train pour y aller.
Programmation musicale :
– The Souljazz Orchestra : Kapital
– Poli Heat feat. Patriarch : Nakba
– Mickey 3D : Montluçon
– HKO : Montluçon
– Nationale 7 : Chanson de campagne
Merci à Sophie Durand-Ngô du Monde Diplomatique.