Daniel BENSAÏD, François CUSSET : MAI 68, FINS ET SUITES

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(Daniel Bensaïd et François Cusset)

« On a fait 68 pour ne pas devenir ce qu’on est devenu. » Les renégats de Mai 68 auront été les meilleurs agents de propagande du néo-libéralisme triomphant, de Thatcher à Macron. On a bien rigolé, mais heureusement ça n’a pas marché. Tous les dix ans, leur discours est repris sur tous les tons, tous les médias, toutes les chaumières. Entre les fossoyeurs et les embaumeurs, comment retrouver Mai ? Retour en Mai 2008, il y a dix ans, une rencontre avec Daniel BENSAÏD et François CUSSET pour un CONTRE-DISCOURS de MAI et pour évoquer MAI et SES SUITES :

[RADIO] 01 - C’est la faute à 68 ! [30 avril 2008]
[RADIO] 02 - 1968 : fins et suites [13 mai 2008]

Un entretien de Daniel Mermet avec Daniel Bensaïd, philosophe, co-auteur avec Alain Krivine de 1968, fins et suites (éditions Lignes, 2008) et François Cusset, auteur d’un Contre-discours de mai. Ce qu’embaumeurs et fossoyeurs de 68 ne disent pas à ses héritiers (Actes Sud, 2008).

(Maurice Clavel, Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann sur le plateau d’Apostrophes, 27 mai 1977, Rue des Archives / © Louis Monier)

Programmation musicale :
 Pierre Henry et Michel Colombier : Psyché Rock

journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Yann Chouquet et Khỏi Nguyen

Voir aussi

 À LIRE :

Daniel Bensaïd et Alain Krivine, 1968, fins et suites, éditions Lignes, 2008

Serge Audier, La pensée anti-68. Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle, éditions La Découverte, 2009

Kristin Ross, Mai 68 et ses vies ultérieures, Agone, 2010, réédition en poche d’un livre publié en 2005 par les Éditions Complexe et Le Monde Diplomatique

 À VOIR :

Chris Marker et Mario Marret, À bientôt, j’espère, documentaire, 43 minutes, 1968

Jean-Luc Godard, La Chinoise, 1h36, 1967

Gébé, Jacques Doillon, Alain Resnais, Jean Rouch, L’An 01, 1973, 1h17

Les groupes Medvedkine (1967-1974), un coffret édité par les Mutins de Pangée et ISKRA, 2018

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À écouter

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À lire

Dans les livres

  • Contre-discours de mai

    Pour ceux que les anniversaires énervent -en particulier celui de mai 68-, ce petit livre de François Cusset est le vôtre. Il méprise sa célébration et dénonce ce que les « embaumeurs et les fossoyeurs de 68 ne disent pas à leurs héritiers ». Ses mots sont sans équivoque : « à chaque commémoration, les embaumeurs ressortent leurs oripeaux photographiques. Ils nous remâchent les camaraderies d’anciens combattants, s’arrogent les rôles de premier plan et momifient l’épisode soixante-huitard pour la plus grande joie des fossoyeurs, leurs alliés, qui parlent d’à tout jamais “liquider l’héritage” ». Pour cet historien des idées, ces deux camps apparemment opposés font œuvre commune. « Il est important de comprendre que le mausolée qu’ils honorent ou méprisent a… Lire la suite
  • Le déchaînement de la violence. Logique nouvelle de la violence

    « Arracher le masque de la violence », écrit en préambule François Cusset, professeur à l’université Paris-Nanterre. Le ton, surtout le fond, est donné. Dans cet essai sous-titré « logique nouvelle de la violence », il assure que celle-ci a changé de formes et de logique, elle est moins visible, plus constante. Plutôt qu’enrayée, elle a été prohibée. La pacification policière de nos sociétés cacherait non pas la diminution des violences mais leurs mutations. D’où l’idée de faire apparaitre son nouveau visage, certes transformé mais bien réel. C’est à partir de ce postulat que François Cusset analyse les transformations de notre monde et met en lumière ce que le système néolibéral voudrait laisser dans l’ombre : les violences nouvelles, infligées sans trace, sans marque, sans visibilité et à bas bruit.
  • 1968, de grands soirs en petits matins

    Des livres sur mai 68, il n’en manque pas pour célébrer les cinquante ans. Celui de Ludivine Bantigny s’appuie, non pas sur des récits nostalgiques, des souvenirs individuels à la véracité historique plus ou moins discutable, mais sur des archives puisées dans toute la France et pour beaucoup inédites. Cette historienne, maître de conférence à l’université de Rouen Normandie s’attache à la grande diversité des protagonistes - ouvriers, étudiants, militants mais aussi danseurs, médecins, paysans, artisans, poètes d’un jour, et les femmes à parts égales avec les hommes -. Elle s’intéresse aussi à « l’autre côté » : c’est-à-dire à la police, au pouvoir et aux oppositions à la contestation. Son livre a le mérite de revenir précisément aux faits, aux projets, à l’inventivité, à tout ce qui a été imaginé, de grand et de petit, pour réellement « changer la vie ». C’était tout, sauf triste.

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