« Pensez environnement ! N’imprimez cet e-mail que si c’est nécessaire. » Longtemps, cette simple signature en bas d’un e-mail a laissé croire que l’échange dématérialisé d’un message était propre, plus propre que son impression et son envoi physique. Sauf que l’augmentation exponentielle du volume de données numériques que nous produisons vient changer la donne.
Les textes, images et vidéos auxquels nous accédons via Internet ne sont plus stockés sur nos ordinateurs et nos téléphones, mais dans de gigantesques fermes de données énormément consommatrices en énergie. Nos appareils, qui sont de fait de plus en plus petits et légers, sont paradoxalement très lourds, coûteux et polluants à produire : la quantité d’énergie qu’il faut pour extraire la soixantaine de métaux rares qui rentrent dans la composition d’un téléphone portable est colossale. Si les grandes entreprises du numérique mettent en avant les économies d’énergie que permettent leurs services (une visioconférence sera toujours plus écologique qu’un déplacement en avion pour assister à une réunion…), elles occultent soigneusement l’impact négatif de leurs services virtuels – en apparence inoffensifs – sur le climat. C’est ce que révèle une nouvelle enquête du journaliste Guillaume Pitron, après avoir dévoilé une première face cachée de la transition énergétique et numérique dans La guerre des métaux rares.
Un entretien de Jonathan Duong avec Guillaume Pitron, qui publie L’Enfer numérique. Voyage au bout d’un like (Les Liens Qui Libèrent, 2021).
Programmation musicale :
– Marc-Étienne : L’ère numérique
– Thurofly : Existence numérique
– Igorrr : Houmous
– Her ft. AnnenMayKantereit, Roméo Elvis : On & On