La France insoumise ? « Antisémite ». Jean-Luc Mélenchon ? « Antisémite ». Guillaume Meurice ? « Antisémite ».
Et même, maintenant, à en croire Bernard-Henri Lévy, le très respectable Dominique de Villepin, diplomate, ancien ministre des affaires étrangères et ancien premier ministre, serait à ranger dans la liste des dangereux antisémites. Tout comme avant lui Edgar Morin, Daniel Mermet, Noam Chomsky, Pierre Bourdieu ou encore Pascal Boniface avaient eu à subir cet opprobre.
Faut-il alors croire qu’en quelques années l’antisémitisme serait subitement passé de l’extrême droite à la gauche ? Il s’agit en réalité d’une stratégie qui vise à disqualifier toutes les critiques d’Israël en les taxant de la pire épithète au monde : « antisémite ». Et par voie de conséquence à redéfinir un nouvel arc républicain qui exclurait la gauche – devenue antisémite – mais inclurait l’extrême droite – soutien de Benyamin Nétanyahou et donc lavée de tout soupçon d’antisémitisme. Bref en somme une tentative de bannir la gauche du champ des possibles politiques. Histoire et décryptage de cette stratégie fondée sur la diffamation avec Serge Halimi et Pierre Rimbert, auteurs d’un article remarquable dans Le Monde diplomatique du mois d’octobre, « L’art de la diffamation politique » :