Trente ans que les PINÇON-CHARLOT étudient l’aristocratie, la grande bourgeoisie et autres oligarchies. Ils ne se lassent pas d’analyser les mœurs et coutumes de cette classe sociale qui s’accapare toutes les richesses et tous les pouvoirs grâce à un système de réseau et de solidarité qui a disparu dans la classe populaire. Scientifiques et engagés, les PINÇON-CHARLOT ont réussi à faire comprendre au grand public ce qu’est « la violence des riches ».
« Tout le monde savait. La seule chose que l’oligarchie reproche à Jérôme Cahuzac, c’est d’avoir craqué ». Pas d’avoir triché et menti. Monique PINÇON-CHARLOT et Michel PINÇON étudient les riches depuis trente ans. Ils ont suivi le procès de l’ancien ministre du budget.
Récit éclairant et emblématique des pratiques d’une classe sociale qui se serre les coudes, cache ses privilèges, dissimule son fric, cultive son entre-soi et use de la violence verbale. Ainsi leurs hurlements à l’annonce de la création du centre d’hébergement pour sans-abris dans leur seizième arrondissement, leur mépris pour Nuit Debout et ceux qui y participent. Le tout nappé d’un sens de l’analyse politique particulièrement pertinent : « Ce sont les socialistes qui créent les pauvres ! ».
Un entretien de Daniel MERMET avec Monique PINÇON-CHARLOT et Michel PINÇON.
Programmation musicale : R.WAN : Quand on est riches TTC : De Pauvre Riches
Pauline BOULET attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.
journaliste : Daniel MERMET
réalisation : Sylvain RICHARD
montage : Grégory SALOMONOVITCH
vidéo : Jonathan DUONG, Jeanne LORRAIN et Cécile FREY
(Vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)
Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !
Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.
La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
Les nouveaux réacs sont à l’offensive un peu partout dans le monde. La colère, la révolte, la lutte, tout ça c’est la gauche, l’indignation, la contestation, la transgression, c’est la gauche. Sauf que la gauche s’est fait détrousser. Les « nouvelles droites » sont à l’offensive un peu partout dans le monde et elles ont adopté un langage, des références et des modes d’action inédits qui fabriquent une contre-culture violente et tapageuse qui séduit une partie de l’opinion.
Comme d’habitude, cette 88ème fête de l’Huma a eu sa dose de show, de buzz et de clash. Dillah, Jonathan et Brendan se sont baladés à la rencontre de quelques visiteurs parmi les 430 000 qui sont repartis tout contents. Pas de doute : « La fête de l’huma ça redonne des forces » !
Il est rare que la mort d’une grande figure intellectuelle de la gauche déclenche autant d’hommages unanimes. Le Point évoque « le merveilleux Jacques Julliard », dont Challenges rappelle « la cohérence et le talent ». Pour l’ancien président François Hollande, « la presse perd l’une de ses plus belles plumes, la gauche l’un de ses intellectuels les plus féconds, la France l’un de ses amoureux les plus transis, et nous un ami ». Pour l’actuel président de la République, il était « un acteur mariant l’ampleur doctrinale à la finesse d’analyse ». Un autre intellectuel de gauche, Alain Finkielkraut, déplore que « la mort de Jacques Julliard laisse un vide : il ne sera pas remplacé ». C’est d’ailleurs son « esprit libre » et son « cœur intelligent » irremplaçables que salue le journal Le Figaro qui lui avait accordé l’asile éditorial dans les dernières années de sa vie. Pour comprendre ce que cache cette pluie de louanges, retour sur l’itinéraire de celui qui est passé de Pierre-Joseph Proudhon au Figaro.
Merci ! Vous avez été encore très nombreux cet été à nous suivre Là-bas. Merci surtout de votre intérêt pour notre série inédite sur l’art brut, une découverte pour beaucoup, on n’en est pas peu fier. Et bienvenue à nos nouveaux abonnés, nos nouveaux AMG très futés qui ont profité de notre offre spéciale. Aussi, pour repartir du bon pied, bonne nouvelle, l’offre spéciale est prolongée jusqu’à la fin du mois de septembre !
Pour la première fois, des policiers issus de différents services – stups, mineurs, BAC, CRS, police aux frontières – ont récemment révélé à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police.
Après le « greenwashing » et le « corona washing », vous connaissez le « woke washing » ? Cela consiste, pour une marque ou une entreprise, à mettre en avant ses efforts pour lutter contre les discriminations, mais moins par engagement sincère que par souci de plaire à sa clientèle et maintenir ainsi son taux de profit à un niveau acceptable. Et celui qui vient de se faire pincer la main dans le pot de « woke washing », c’est Budweiser. Budweiser, vous connaissez ?
Olivier Besancenot et Michael Löwy publient chez Textuel Septembre rouge. Le coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili. Qu’y a-t-il encore à dire sur ce 11 Septembre qui n’ait déjà été dit en un demi-siècle ? Parce que le 11 septembre 1973 marque aussi la naissance de la révolution néolibérale mondiale dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui, et parce qu’aussi bien l’élection que la chute d’Allende cristallisent toutes les questions auxquelles les gauches mondiales se sont confrontées au XXe siècle, la révolution chilienne a encore des choses à nous apprendre…
Salvador Allende est sans doute le seul président de la République, réformiste, unanimement célébré par les révolutionnaires du monde entier : Fidel Castro, Che Guevara ou encore Régis Debray qui le surnommait « compañero Presidente ».
Par les armes ou par les urnes ? 50ème anniversaire du 11 Septembre chilien. Issues de nos archives, nous vous proposons deux émissions sur ce Septembre Chilien, d’un anniversaire à l’autre, 2003 et 2013.
La pédagogie Freinet est toujours présente dans l’enseignement dans des milliers de pratiques, mais qu’en est il de son héritage politique ? Combien d’enseignantes et d’enseignants connaissent l’histoire du combat de Célestin et d’Élise Freinet ? Comment, ce 24 avril 1933, dans la cour de l’école, l’instituteur Célestin Freinet brandit un revolver pour protéger ses élèves et interdire l’entrée de l’école à des manifestants animés par les idées fascistes de l’époque ?
Les livres de J.R.R. Tolkien n’en finissent pas d’avoir du succès : après les films d’animation, une première trilogie adaptée au cinéma, Le Seigneur des anneaux, puis une seconde, Le Hobbit, c’est maintenant une série qui est envisagée par Amazon. Mais que raconte l’œuvre de Tolkien, commencée en 1937 avec son livre pour enfants Bilbo le Hobbit ? Pour essayer de comprendre quel monde idéal imagine Tolkien, Évelyne Pieiller est allée voir du côté des sources qui ont influencé Tolkien, du catholicisme au socialiste William Morris.
Il y a plus de quarante ans, Total, Shell, Exxon et tout ce qu’on appelle les Big Oil avaient prévu la catastrophe écologique actuelle. Ils savaient mais ils n’ont rien dit. Pourquoi ? Au nom d’un principe simple et largement accepté : la recherche du profit maximum. Pourtant, y a-t-il plus grand crime contre l’humanité et contre la planète dans l’histoire humaine ?
Pourquoi le mouvement social qui dénonce les multinationales, la malbouffe et les industries polluantes ne s’attaque-t-il pas à l’industrie du tabac ? Pourquoi le black bloc prend-il pour cible des banques ou des fast-foods, mais pas les bureaux de tabac ? Pourquoi beaucoup de militants anticapitalistes et écologistes continuent à fumer ?
« Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny / Moi j’aime l’amour qui fait boum ! » Bien sûr, la chanson de Boris Vian était parodique, mais la géniale interprétation de la splendide Magali Noël disait tout autre chose. Sortie en 1956, la chanson fut bien sûr interdite sur la radio nationale, ce qui contribua à son succès. Les infaillibles censeurs avaient immédiatement mesuré la retentissante subversion de cette balade sur la mince frontière entre la douleur et le plaisir. De nos jours, soixante ans plus tard, la ménagère se fait livrer cravache, paire de menottes et plug anal par Amazon. La perversion n’est plus ce qu’elle était, mais le mystère reste entier. Qui aime bien châtie bien. Nos deux « sexploratrices », Anne et Élisa, sont allées voir de plus près.
Et si la récente adoption de la réforme des retraites, voulue par un seul homme contre l’opinion publique, contre la majorité des partis politiques, contre les syndicats, contre les manifestants et contre le vote des députés, était la preuve ultime que la Ve République déconne ? C’est ce que pense en tout cas la députée écologiste Sandrine Rousseau : « on est au bout de la Ve République, on est dans le pire de la Ve République » (France Info, 19 avril 2023). Un constat partagé par la députée insoumise Raquel Garrido, pour qui l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution est l’arme d’une « monarchie présidentielle » : « le pays a 49-3 raisons de passer à la VIe République » (BFMTV, 14 avril 2023). Mais le changement de constitution est-elle vraiment la solution à tous nos problèmes ?
Vermeer, c’est un monde protégé du monde, c’est sans doute ce qui enchante la petite ou grande bourgeoisie culturelle d’aujourd’hui qui vient en pèlerinage contempler ces paisibles icônes. Sauf si par la fenêtre de gauche d’où vient cette lumière qui nimbe la toile de ce fameux mystère, on tend l’oreille pour entendre la rumeur et la furie du monde et toute la toile de fond des toiles de Vermeer, et toutes les ombres à ses tableaux. Toute une forêt.
D’un côté, cinq riches touristes disparaissent dans l’Atlantique. De l’autre côté, en Méditerranée, un bateau avec 750 migrants à bord coule en quinze minutes. Le monde entier s’intéresse mille fois plus aux cinq touristes qu’aux malheureux migrants. Les inégalités se creusent dans le monde, des chiffres nous le montrent chaque jour, mais il est rare qu’éclate une preuve aussi violemment obscène. Le naufrage des cinq touristes est soigneusement documenté, mais celui des migrants reste dans le flou. Avec Alice Latouche, chercheuse au CNRS, nous retraçons le déroulement de cette tragédie qui met en cause la Grèce et toute la politique migratoire de l’Union européenne sous la pression de l’extrême droite.
Pendant toute la semaine, Là-bas vous a concocté un programme aux petits oignons. Radio, vidéo, musique : des émissions à voir, à revoir, et à écouter sans modération !
« À la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. » Telle fut l’utopie de Marx et Engels, une utopie toujours partagée par des millions de femmes et d’hommes, mais une utopie qui fut souvent récupérée, détournée et pervertie. Maintes fois jeté dans les poubelles de l’histoire, Marx revient aujourd’hui dans la lutte contre la violence capitaliste. Le bicentenaire de sa naissance fournit l’occasion de (ré)écouter ces deux émissions de 2009 avec Daniel Bensaïd, auteur de Marx, mode d’emploi, avec des illustrations de Charb (La Découverte, 2009).