Depuis quelques mois, une petite musique monte, celle qui doit nous amener à « bien » voter aux élections européennes de mai prochain en restreignant le choix à deux options : d’un côté les capitalistes « libéraux », autoproclamés démocrates et progressistes, dont Macron se veut le leader, et de l’autre les capitalistes « populistes », la droite extrême, nationaliste, conservatrice, incarnée par exemple par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
La ficelle est grosse, et l’on voit bien que son objectif est d’effacer l’option de gauche, non-capitaliste, qui se construit et existe pourtant dans plusieurs pays du vieux continent. Au Portugal, c’est une coalition de gauche qui est au pouvoir, ou plutôt, le Parti socialiste, appuyé et contraint dans ses choix politiques par une gauche radicale anti-austéritaire [1]. En Belgique wallone, le Parti des Travailleurs de Belgique, d’inspiration marxiste, longtemps cantonné aux scores électoraux anecdotiques, est aujourd’hui situé entre 15 et 20% des intentions de votes [2]. Et en Grèce, malgré la trahison historique de Syriza, une partie non-négligeable de la gauche résiste encore et a fondé l’Unité Populaire [3].
Comment tout ce beau monde envisage-t-il l’échéance des élections européennes de mai prochain ? Comment se sortir du piège tendu par les capitalistes libéraux et populistes ? Où en est la gauche en Europe, alors que 13 des 27 pays sont gouvernés par une droite dure ? Faut-il participer dans les institutions européennes, ou « faire sauter Bruxelles » [4] ?
À la fête de l’Huma, un entretien de Daniel Mermet avec :
- Raoul Hedebouw, député fédéral et porte-parole national du Parti du Travail de Belgique
- Cristina Semblano, membre du bureau national du Bloco de Esquerda (Portugal)
- Manolis Kosadinos, membre de l’Unité Populaire (Grèce)