Avec Carine Milcent, économiste

« Virus chinois » : ce que l’épidémie nous dit de la Chine

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À Hangzhou, certains écoliers ont repris l’école avec un chapeau permettant de garder ses distances, inspiré d’un chapeau traditionnel chinois (photo : Zhejiang Daily)

[RADIO] « Virus chinois » : ce que l’épidémie nous dit de la Chine [INTÉGRALE]
Autour du Monde diplomatique de juin, un entretien de Jonathan Duong avec Carine Milcent, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et professeure à l’École d’économie de Paris.

« C’est l’incompétence de la Chine qui a provoqué cette tuerie de masse mondiale. » Voilà le message que le président Donald Trump a publié – via son réseau social préféré, Twitter – le 20 mai dernier à propos du « virus chinois », comme il se plaît à nommer le coronavirus pour mieux pointer du doigt le gouvernement chinois.

Au-delà des provocations habituelles du président américain, la Chine a-t-elle échoué à contenir l’épidémie, comme elle avait échoué – et menti – en 2003 à endiguer l’épidémie causée par un premier coronavirus, le SRAS ? Qu’est-ce que l’épidémie nous apprend sur le système de santé chinois ? Pourquoi la Chine ment-elle sur le nombre de victimes de la Covid-19, alors qu’elle ne comptabilise que 4 700 décès dans un pays de 1,5 milliard d’habitants, là où la France de 65 millions d’habitants en est déjà à 30 000 morts ? Et à Wuhan, fallait-il vraiment construire un nouvel hôpital en 10 jours ?

Éléments de réponse avec Carine Milcent, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), professeure à l’École d’économie de Paris, auteure de Health Reform in China : From Violence to Digital Healthcare (Palgrave Mcmillan, Londres, 2018).

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.