Aude Lancelin reçoit Christophe Ramaux, économiste « atterré »

Pour une autre réforme du Code du travail Abonnés

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La réforme du Code du travail est la facture de plus de trente ans de guerre idéologique au sein d’une opinion publique française qui fut vraiment travaillée au corps pour accepter l’inacceptable.

Experts de cafés du commerce télévisés type « C dans l’air », professeurs d’économie proches du pouvoir ou travaillant en sous-main pour de grands groupes, éditorialistes vendus aux vertus de l’indispensable « fluidification des énergies », tous ont imposé au pays des pseudo-évidences néolibérales qui confinent à l’imposture, et parfois même aux fake news intégrales. Aujourd’hui, l’économiste Christophe Ramaux est dans la « Guerre des idées » pour démonter méthodiquement les plus répandues et les plus pernicieuses d’entre elles.

Maître de conférences à Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre des « économistes atterrés », il est spécialiste de l’économie du travail et de l’État social. Avec lui, nous passerons en revue aujourd’hui les quelques grands dogmes sur lesquelles les instigateurs de la loi Travail XXL s’appuient pour fragiliser des millions de salariés face à leurs employeurs, et dégrader leurs possibilités de riposte s’ils venaient à être licenciés abusivement. Parmi ceux-ci, l’idée selon laquelle le chômage de masse en France serait dû à la rigidité excessive de notre marché de l’emploi, beaucoup trop protecteur pour les salariés, ou encore la soi-disant détestation des Français pour les réformes, sans parler bien sûr de la fausse opposition entre insiders et outsiders, qui permet de faire passer des smicards pour des nantis à sortir de leur « zone de sécurité » pour le bien-être de tous.

La lutte passe par la rue dès aujourd’hui, mais elle passera aussi, et peut-être même avant tout par une contre-attaque sur le plan des idées. Contre Macron et son monde, il est urgent de se réarmer intellectuellement.

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journaliste : Aude Lancelin
réalisation : Jonathan Duong et Cécile Frey
son : Alexandre Lambert

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À LIRE :

L’État social : pour sortir du chaos néolibéral, un livre de Christophe Ramaux (éditions Fayard/Mille et une nuits, 2017)

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Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

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Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

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Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.